Insouciance répétée et témérité
Le jeune conducteur qui a happé mortellement une femme enceinte est coupable
QUÉBEC | En prenant la décision de conduire son véhicule en août 2016, un conducteur de 25 ans a agi « égoïstement » et a « menti » à ses proches, a estimé le juge, qui l’a déclaré coupable de négligence criminelle causant la mort d’une femme sur le point d’accoucher.
C’est devant les membres de la famille de Marie-Pier Gagné, à qui il a arraché la vie, le 10 août 2016, que Jonathan Falardeau-Laroche a écouté, tête baissée, le magistrat Pierre Rousseau rendre son jugement, au palais de justice de Québec.
Ce dernier a souligné que le jour des tristes événements, le jeune conducteur épileptique s’était montré « insouciant et téméraire à l’égard de la vie et de la sécurité d’autrui ».
MENSONGE
« Afin de lui permettre de conserver son emploi, il ment à son entourage […] il se ment à lui-même, croyant être capable de maîtriser, par miracle, ses absences occasionnées par son épilepsie », a dit le juge Rousseau.
Il a également rappelé que le jeune accusé avait omis d’informer son neurologue, le Dr Michel Sylvain, d’un accident survenu en décembre 2015 et de ses absences « répétées » à son lieu de travail.
« Il ne tient pas compte des avis de ses
collègues qui, forts des aveux de l’accusé et des crises dont ils sont témoins, le supplient de ne pas conduire, vu son état qui entraîne chez lui des pertes de conscience, des pertes de contacts avec la réalité », a-t-il ajouté, avant de trouver l’accusé coupable de négligence criminelle causant la mort et de négligence criminelle causant des lésions corporelles.
ENCEINTE DE 40 SEMAINES
L’accident est survenu alors que Falardeau-Laroche sortait du Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL), à la suite d’une rencontre avec son neurologue.
Enceinte de 40 semaines, la victime de 27 ans venait quant à elle de quitter le CHUL et se trouvait sur un passage piétonnier du boulevard Laurier.
Elle a alors été frappée et « violemment projetée dans les airs ». In extremis, les médecins ont réussi à sauver son bébé à naître en pratiquant une césarienne d’urgence.
Le dossier reviendra devant le tribunal en décembre.