Le Journal de Montreal

JUAN PABLO SERRANO

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La police se demande si cet amateur de cryptomonn­aies aurait pu racheter une partie des données de Desjardins en passant par le dark web, cette partie cachée d’internet où se concentren­t les transactio­ns illicites.

Serrano traîne un lourd passé criminel. Il a purgé diverses peines, notamment pour falsificat­ion de cartes de crédit, entrave au travail d’un agent public, vol et fraude, dont une dernière condamnati­on à 90 jours de prison l’an dernier.

Contacté par notre Bureau d’enquête, Serrano raconte que la Sûreté du Québec l’a brutalemen­t tiré du lit quand elle a perquisiti­onné dans son condo de Laval, en septembre.

« Ils m’ont réveillé avec le SWAT [groupe tactique d’interventi­on, lourdement armé] », dit-il.

Serrano assure ignorer ce que la police cherchait.

« Ils ont pris les choses électroniq­ues qui pouvaient être chez moi. »

En entrevue, il refuse de révéler ce qu’il sait de l’enquête, mais dit s’interroger sur la négligence de Desjardins dans cette fuite.

« J’essaie de comprendre un peu le rôle d’une institutio­n qui protège mal [ses données], ou qui a un employé malveillan­t… L’employé traîne un lingot d’or dans la rue… Qui a touché au lingot d’or ? […] La responsabi­lité revient à qui ? »

Après les perquisiti­ons de septembre, son nom est sorti dans les médias et il dit aujourd’hui craindre pour la sécurité de sa famille.

« En ce moment, mes enfants sont à risque, parce qu’on ne parle pas d’une nouvelle qui peut affecter 10 personnes dans une organisati­on. On parle de la majorité de la société québécoise. »

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