Un fuyard se dit victime des policiers
L’accusé se croit légitimé d’avoir causé une course-poursuite en plein coeur de Montréal en novembre 2018
L’homme de Longueuil qui a causé une poursuite policière s’étant soldée par deux blessés blâme tout le monde sauf lui-même, en se présentant comme une victime d’un système qui, selon lui, n’a aucune légitimité.
« J’ai été agressé, il y a eu tentative de meurtre contre moi par la police de Montréal, j’étais en légitime défense », s’est exclamé Sébastien Théodore, hier au palais de justice de Montréal.
L’homme de 41 ans, qui se présente comme un « Canadien français de la province de Québec », subit depuis un mois un procès pour conduite dangereuse lors d’un délit de fuite causant des lésions à deux personnes, survenu le 17 novembre 2018.
PERMIS SUSPENDU
Le jour du drame, Théodore s’était fait intercepter par la Sûreté du Québec, parce que son permis avait été suspendu en raison d’amendes impayées. Mais comme il ne respecte pas l’autorité de ce corps policier, il a préféré prendre la fuite soi-disant pour aller voir la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
S’est ensuivie une poursuite policière VENDREDI 11 OCTOBRE 2019 en plein coeur de Montréal. De son propre aveu, Théodore a circulé à contresens et brûlé des feux rouges, mais il se sentait légitimé d’agir ainsi.
« J’ai commis des infractions, mais je l’ai fait de façon sécuritaire », a-t-il dit.
GRIÈVEMENT BLESSÉE
La poursuite policière a toutefois mal fini quand Théodore a percuté une autopatrouille, qui a à son tour heurté une piétonne. La femme a été projetée à 29 mètres et a subi de graves blessures qui ne sont toujours pas guéries. Un policier a aussi été blessé.
« Est-ce qu’une personne raisonnable aurait agi de la même manière ? » a demandé Me Sylvie Dulude, de la Couronne, au jury, ajoutant que Théodore roulait en direction opposée du poste de la GRC. »
Mais pour Théodore, toutes ses actions étaient légitimes, puisque selon lui, les lois du Québec ne sont pas valides.
« L’Assemblée nationale a fait un coup d’État, elle a été créée sans l’accord de Westminster à Londres », a-t-il dit en se référant à des lois qui prouvent, selon lui et le groupe de citoyens qui adhèrent à son idéologie, l’absence d’autorité des policiers qui n’ont pas prêté serment d’allégeance à Elizabeth II.
Le jury commencera les délibérations mercredi prochain.