Le Journal de Montreal

L’une des victimes de Fredette l’a provoqué, insiste la défense

- CLAUDIA BERTHIAUME

SAINT-JÉRÔME | La conjointe d’Ugo Fredette aurait provoqué celui-ci en le poussant dans les escaliers quelques minutes avant d’être tuée, a insisté l’avocat de la défense dans sa plaidoirie finale.

« Il ne faut pas balayer du revers de la main le fait que c’est un geste de violence, ça. C’est une voie de fait », a souligné hier Me Louis-Alexandre Martin, au palais de justice de Saint-Jérôme.

Dans sa plaidoirie finale d’environ 1 h 15, le criminalis­te a tenté de convaincre le jury que son client de 44 ans n’avait pas l’intention de tuer qui que ce soit le 14 septembre 2017.

Fredette est accusé des meurtres prémédités de sa conjointe, Véronique Barbe, et d’Yvon Lacasse, un aîné dont il a pris le véhicule pour fuir avec un enfant.

Les crimes présumés auraient été commis dans la résidence du couple, à Saint-Eustache, et à une halte routière de Lachute, dans les Laurentide­s.

Pour la défense, il semble clair que Mme Barbe a provoqué Fredette. En plus d’avoir poussé son conjoint dans l’escalier durant une chicane houleuse, la femme de 41 ans aurait tenté de l’attaquer avec un couteau dans la cuisine, selon l’accusé.

« Il y a eu le coup de couteau, la médisance, le dénigremen­t, la poussée. Si on met tout ça ensemble, ce n’est pas illogique de croire qu’une personne ordinaire aurait pu atteindre son point de rupture », a résumé Me Martin.

La théorie de la défense est que Fredette a tué sa conjointe dans un excès de colère accumulée. « C’est clair que les fils se sont touchés, le chaudron a explosé », a illustré l’accusé la semaine dernière.

Quant au décès d’Yvon Lacasse, la défense soutient que la cause de sa mort demeure imprécise, car le pathologis­te n’a pas pu déterminer quelle fracture est à l’origine du traumatism­e fatal.

UN GUESS

«Son guess [hypothèse] est aussi bon que le mien », a plaidé le criminalis­te, ajoutant qu’il est possible que des animaux aient brisé des os de l’aîné lorsqu’il a été jeté dans un boisé.

La Couronne a laissé sous-entendre, lors du contre-interrogat­oire de Fredette, qu’il avait tendu un piège à l’homme de 71 ans en simulant une crevaison dans le but de lui voler sa voiture pour fuir sans être embêté par la police.

Pour la défense, ce n’est rien d’autre qu’une bagarre entre deux hommes qui a dégénéré, car Fredette voulait protéger un enfant qui l’accompagna­it.

Lors de son exposé d’ouverture, le criminalis­te avait demandé au jury de déclarer Ugo Fredette coupable de deux homicides involontai­res au lieu de deux meurtres prémédités.

La Couronne plaidera aujourd’hui.

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UGO FREDETTE Accusé

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