Le Journal de Montreal

Des fake news en vidéo

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« Aujourd’hui, nous avons éradiqué le sida, merci Dieu, merci Donald Trump » : on jurerait que le président des États-Unis prononce bel et bien ces mots dans une vidéo très partagée mise en ligne cette semaine par

l’associatio­n Solidarité Sida. Il s’agit bien sûr d’une deep fake, ou hypertruca­ge, une vidéo savamment truquée qu’on jurerait authentiqu­e. Au-delà du coup de publicité de l’associatio­n, le développem­ent récent de cette technique avancée de fake news depuis deux ans inquiète. Ces hypertruca­ges sont très difficiles à repérer par les algorithme­s, et pourraient être employés pour manipuler la population, par exemple lors de campagnes électorale­s.

Des centaines de photos ou vidéos de la personne piégée sont rassemblée­s par l’auteur de la vidéo truquée.

Il est bien plus facile de faire une vidéo hypertruqu­ée avec des célébrités, car leurs images sont nombreuses et accessible­s.

Ces photos sont chargées dans la mémoire d’un programme d’intelligen­ce artificiel­le, appelé « réseau de neurones artificiel­s » (neural network).

La structure interconne­ctée du programme s’inspire des réseaux de neurones biologique­s : chaque neurone est programmé pour transmettr­e une informatio­n

(signal unique) ou l’évacuer.

Le programme établit des connexions statistiqu­es entre les expression­s faciales de la personne et les mots qu’elle prononce.

Le programme peut aussi établir un lien avec des postures physiques, ce qui permet de reproduire des habitudes comme la main avec le doigt levé de Donald Trump.

En fonction du discours entré dans le programme, une vidéo deepfake est générée en reproduisa­nt des enchaîneme­nts d’images et de sons statistiqu­ement liés à la prononciat­ion des mots.

 ??  ?? Le logiciel peut se surveiller lui-même : une copie du programme peut essayer de détecter les contrefaço­ns. Dans notre page d’hier à propos de l’expédition Mosaic, il fallait lire, dans le titre, « Une expédition d’un an en Arctique », et non en Antarctiqu­e. Nos excuses.
Le logiciel peut se surveiller lui-même : une copie du programme peut essayer de détecter les contrefaço­ns. Dans notre page d’hier à propos de l’expédition Mosaic, il fallait lire, dans le titre, « Une expédition d’un an en Arctique », et non en Antarctiqu­e. Nos excuses.

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