Poutine promet la transparence, mais les soupçons s’accumulent
MOSCOU | (AFP) Vladimir Poutine a affirmé hier que la Russie se pliait aux exigences de l’antidopage mondial, au moment même où Moscou risque de nouvelles sanctions et que son propre chef de l’antidopage a accusé les autorités de manipulations.
« Nous collaborons activement avec l’Agence mondiale antidopage dont les exigences à l’égard de la Russie sont respectées dans leur totalité », a dit M. Poutine lors d’un forum sur le sport.
« Nos sportifs sont les premiers à vouloir que toutes les insuffisances liées à la question du dopage soient reléguées au passé afin que les sportifs russes puissent participer sans restrictions » aux compétitions internationales, a-t-il ajouté depuis Nijni-Novgorod.
Les déclarations de Vladimir Poutine interviennent alors même que le patron de l’Agence antidopage russe, Iouri Ganous, a accusé ouvertement à deux reprises cette semaine les autorités sportives de son pays d’avoir manipulé des données électroniques remises à l’AMA.
Dans la foulée de cette lettre, largement passée inaperçue en Russie, M. Ganous a accordé mercredi un entretien au magazine allemand Der
Spiegel où il a répété ses accusations et prévenu que le sport russe risquait de nouveau de lourdes punitions.
« PREUVES SCIENTIFIQUES »
Selon lui, « les sanctions vont être très dures, car ce n’est pas la première fois que la Russie viole les règles. La participation de la Russie aux Jeux de Tokyo 2020 et de Pékin 2022 est en jeu. »
Des propos dont la sévérité tranche avec les assurances du ministre russe des Sports Pavel Kolobkov.
Celui-ci affirmait mardi avoir satisfait la trentaine de demandes formulées en septembre par l’AMA sur les « incohérences » constatées dans les données électroniques de l’ancien laboratoire de Moscou, à l’origine des récents soupçons de manipulation.
Un acteur de l’antidopage, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a expliqué cette semaine à l’AFP que les équipes de l’AMA avaient « des preuves scientifiques et techniques que des données ont été effacées des bases de données transmises » par Moscou.