Varloper Trudeau et... s’occuper de l’eau !
François Legault a réussi à imposer le thème de la laïcité dans la campagne fédérale, et à placer Justin Trudeau en porte-à-faux avec la volonté des Québécois. C’est bien, mais souhaitons que les révélations sur la qualité de l’eau dans les écoles éveillent d’autres sentiments d’urgence.
Le chef de la CAQ devait signaler le changement de ton du premier ministre fédéral sortant après le débat en anglais. Justin Trudeau ne se limitait plus à laisser une porte ouverte, il s’est carrément vanté d’être le seul chef à assumer qu’il faille intervenir dans la contestation de la loi québécoise sur la laïcité.
M. Legault a utilisé le mot « regrettable » en signalant que le chef libéral allait « contre la volonté des Québécois ».
Sa sortie aurait pu être plus forte encore, mais le premier ministre du Québec souhaite respecter son engagement de ne pas se mêler de « pour qui on vote » le 21 octobre.
Dans le caucus caquiste, on ne se gêne pas pour dénoncer l’intention annoncée du Tom Cruise automatisé, qui supportera la contestation de la loi interdisant le port des signes religieux pour les personnes en autorité au Québec.
INACCEPTABLE
« C’est inacceptable », m’a lancé la députée de Saint-Hyacinthe dans une courte conversation, où elle a laissé tomber sa réserve de vice-présidente de l’Assemblée nationale.
Comme plusieurs, Chantal Soucy s’étonne de voir que le PLC demeure en tête des sondages au Québec, alors que près de 70 pour cent des Québécois appuient pourtant l’interdiction du port des signes religieux.
« Mais, ça change, là », ajoute-telle, laissant voir son espoir que les aiguilles bougent d’ici le scrutin.
Même les élus de conviction fédéraliste, au sein de la CAQ, appuient sans réserve l’intervention de François Legault contre son vis-à-vis d’Ottawa.
Il n’y a pas « d’exagération », ça se fait « dans une perspective nationaliste de défense de juridiction »,
DE L’EAU ET DU PLOMB
indique l’un deux.
En parallèle, beaucoup plus campé, le chef intérimaire du PQ, Pascal Bérubé, a lancé « le 21 (octobre), on protège la 21 ! »
Comme si le Parti québécois était le SPQ Libre de la CAQ ! La faction sans retenue. La version extrême du même message.
Pendant ce temps, plusieurs de nos enfants boivent de l’eau contaminée à leur école.
Des analyses récentes ont démontré que l’eau des fontaines dans différentes écoles contient des quantités de plomb et de cuivre supérieures aux normes de Santé Canada.
Les ministres de l’Éducation et de la Famille ont envoyé une directive aux directions d’écoles et de garderies pour que leur eau soit analysée sans plus tarder.
Bravo, mais l’Institut national de la
santé publique (INSPQ) avait signalé cette problématique l’été dernier.
Au cabinet du ministre Jean-François Roberge, on dit avoir demandé des correctifs dès lors aux établissements pointés du doigt par le rapport de l’INSPQ.
Mais pourquoi ne pas avoir immédiatement demandé un portrait exhaustif à la grandeur du Québec ?
Sans compter que, vendredi, le ministre pointait du doigt les précédents gouvernements qui n’ont rien fait, en tweetant un reportage révélant les mêmes lacunes datant de 2013.
Étrange, donc, qu’il n’en ait pas fait lui-même une priorité dès son arrivée au pouvoir.
Parce que des enfants peuvent avoir bu de l’eau toxique tout au long de leur parcours à leur école primaire, par exemple. Ça veut dire sept ans à boire de l’eau contaminée.
Ça donne froid dans le dos.