Un présumé meurtrier arrêté en Écosse après 8 ans de cavale
PARIS | (AFP) Le Français Xavier Dupont de Ligonnès, recherché depuis 2011 dans l’une des principales énigmes criminelles des dernières décennies après le meurtre mystérieux de sa femme et de ses quatre enfants, a été arrêté hier à l’aéroport de Glasgow, en Écosse, a annoncé une source proche de l’enquête.
L’homme avait été localisé par les policiers à l’aéroport parisien de RoissyCharles-de-Gaulle avant l’embarquement, mais les policiers n’ont pas eu le temps d’intervenir et ont prévenu Interpol, a indiqué cette source. C’est une « dénonciation anonyme » qui a mis les policiers français sur sa trace.
SIGNALEMENTS
À son arrivée à Glasgow, il a été contrôlé, et selon la police écossaise ses empreintes digitales correspondent. La comparaison ADN devra encore prouver formellement son identité.
Selon une autre source proche, l’homme de 58 ans voyageait avec un passeport français volé et aurait passé très probablement une partie de sa cavale au Royaume-Uni.
À maintes reprises, des signalements étaient parvenus aux enquêteurs, dont les milliers de procès-verbaux n’avaient jamais permis de dire s’il était mort ou vivant, s’il avait pu organiser sa fuite ou s’il s’était suicidé.
Il avait été aperçu pour la dernière fois en avril 2011, filmé par la caméra d’un distributeur de billets, ou encore quittant un hôtel avec un étui pouvant contenir une carabine
LES CORPS SOUS LA TERRASSE
Les corps de sa femme et de ses quatre enfants avaient été découverts enterrés sous la terrasse de leur maison à Nantes.
Agnès Dupont de Ligonnès, 48 ans, ainsi qu’Arthur, 21 ans, Thomas, 18 ans, Anne, 16 ans, et Benoît, 13 ans, avaient été tués à la carabine 22 Long Rifle entre le 3 et le 5 avril, d’au moins deux balles dans la tête.
Les enquêteurs avaient retracé l’emploi du temps du père, sans percer l’énigme.
Malgré un mandat d’arrêt international, il n’avait jamais été retrouvé.
Des recherches avaient été menées dans le Var, département du sud-est de la France où la famille avait habité. Des ossements découverts s’étaient avérés n’être pas les siens.
En janvier 2018, la police était intervenue dans un monastère où des fidèles pensaient à tort l’avoir reconnu.
Une pincée de théorie du complot – née d’un courrier de Xavier Dupont de Ligonnès à des proches affirmant être un agent double et être exfiltré –, une famille en apparence tout à fait classique, une préparation qui semblait méthodique et la mise en scène de sa disparition étaient venus nourrir l’intérêt pour cette affaire hors du commun.