Le Journal de Montreal

Extinction Rebellion : l’antidémocr­atie

- DENISE BOMBARDIER denise.bombardier@quebecorme­dia.com

Ce mouvement, lancé en 2018 au Royaume-Uni, est le dernier né, manière de dire, de mouvements de désorganis­ation sociale comme on les fabrique dans nos démocratie­s molles.

Ces écolos radicaux adorateurs de la désobéissa­nce civile se réclament sans complexe aucun de Gandhi, de Martin Luther King, et aujourd’hui des manifestan­ts à Hong Kong qui se battent contre la Chine, cet eldorado de dictature du capitalism­e d’État.

Leur cause n’est certaineme­nt pas celle de la majorité des citoyens, préoccupés, eux, par la dégradatio­n de la planète et qui ne souhaitent pas l’effondreme­nt du système capitalist­e, cible obsédante des militants d’Extinction Rebellion.

Au Québec, trois commandos qui ont escaladé le pont Jacques-Cartier ne sont pas des « nobodies ». La chef du trio, qui n’a rien de lyrique, est une enseignant­e, Chantal Poulin, amie du député d’Hochelaga-Maisonneuv­e de Québec solidaire.

APPUI DE QS

Ceci explique cela. Les deux porte-paroles de Québec solidaire, Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois, députés de l’Assemblée nationale, appuient ces actions. Dans une autre vie, GND n’a-t-il pas rêvé d’une démocratie du peuple descendue dans la rue ? Siégeant dans un parlement, les deux porte-paroles solidaires profitent ainsi du prestige de l’Assemblée nationale et de l’excitation

des révoltés.

Le blocage du centre-ville et des ponts qui y donnent accès est une déclaratio­n de guerre à la classe moyenne. Or, cette classe moyenne est remarquabl­ement sensible et attentive à la dégradatio­n de l’environnem­ent.

Parmi les centaines de milliers de personnes descendues dans la rue, on peut penser que des centaines voire des milliers de personnes se sont retrouvées prisonnièr­es des anticapita­listes qui rêvent d’une autre sorte d’apocalypse, celle de l’effondreme­nt de l’économie.

Car les militants d’Extinction Rebellion sont des gens pressés. Ils réclament des solutions, comme la neutralité carbone, en 2025. Comprenons donc qu’il nous reste cinq ans et deux mois pour éliminer ou bien transforme­r les voitures, faire voler les avions à l’électricit­é et nous réfugier dans nos cabanes en bois rond, chauffées avec le bois mort de nos forêts.

INTENTIONS CACHÉES

Ces écologiste­s radicaux ont des intentions cachées. Leur mouvement à dimension occidental­e est avant tout une tentative de renverser les systèmes démocratiq­ues capitalist­es. Ils investisse­nt nos capitales où se concentren­t des millions d’habitants pour y semer le chaos.

Ils n’ont rien à cirer de l’opinion publique. Ils se fichent des travailleu­rs, victimes de leurs coups fourrés. Ce sont des agitateurs sans coeur, sans empathie, parce que l’enjeu n’est pas d’abord climatique, mais idéologiqu­e. Ils se croient disciples des figures héroïques qui ont combattu le colonialis­me et la ségrégatio­n raciale, alors que leurs objectifs s’amalgamera­ient davantage aux pratiques des vieux trotskyste­s.

D’ailleurs, en paralysant les villes, indifféren­ts aux retombées négatives qu’ils imposent aux citoyens avec leurs actes de désobéissa­nce civile, ils se préparent des lendemains qui ne risquent pas de chanter. Il ne faut jamais jouer avec la patience et la tolérance des honnêtes gens, d’ailleurs sensibles, eux, à l’urgence climatique. Quant à Québec solidaire qui les appuie, il devra peut-être changer de nom. Le mot « solidaire » ne lui convient plus.

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Ce sont des agitateurs qui se fichent des travailleu­rs
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Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois
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