Revenir sur l’islamophobie de candidats irrite Blanchet
Le chef trouve que la presse revient trop sur les propos d’aspirants députés du Bloc
Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a perdu patience, hier, lorsque questionné à nouveau sur les commentaires islamophobes exprimés par quatre de ses candidats.
« Là, on commence à voir si on a pesé plus fort sur le crayon sur la troisième virgule du deuxième paragraphe », a-t-il lâché pour manifester son exaspération, en point de presse à Lachute, dans les Laurentides.
Notre Bureau d’enquête rapportait jeudi que Caroline Desbiens, de la circonscription de Beauport, Lizabel Nitoi, de Marc-Aurèle-Fortin, Valérie Tremblay, de Chicoutimi–Le Fjord, et Claude Forgues, de Sherbrooke, ont tenu ou partagé des propos anti-islam sur les réseaux sociaux entre 2013 et 2019.
Par communiqué, le jour même, M. Blanchet a assuré que chacun d’eux avait exprimé des regrets et a ajouté ses excuses aux leurs.
Or, hier, plusieurs journalistes cherchaient à comprendre pourquoi ces publications n’avaient pas été remarquées au moment où le Bloc québécois a confirmé la validité de chacune des quatre candidatures.
PAS JUSTE AU BLOC
« Si j’avais su qu’il y avait des partages de propos hautement déplorables, pensez-vous que je leur aurais demandé de les enlever ? » a lancé M. Blanchet lorsque pressé de questions à ce sujet.
Il a mentionné au passage que des candidats défendant les couleurs d’autres partis ont aussi tenu des propos inappropriés. Par exemple, un libéral qui se présente en Nouvelle-Écosse, Jaime Battiste, a pu rester dans l’équipe du chef libéral Justin Trudeau après avoir formulé des excuses pour avoir tenu, par le passé, des propos jugés sexistes.
TOUT A ÉTÉ DIT
« À un moment donné, on arrive à un niveau de clarté qui ne peut pas être dépassé », a dit M. Blanchet, pour faire valoir que tout avait déjà été dit sur les cas survenus récemment dans ses rangs.
Le chef bloquiste en a profité pour soutenir qu’il avait trouvé les questions d’une journaliste, en marge du débat des chefs de la veille, « insultantes ».
« Suggérer que je fais des compromis sur ce qui est notoirement des valeurs non négociables et incontournables chez moi, à des fins électorales, je ne reçois pas ça de façon particulièrement enthousiaste », a-t-il dit.