Le Journal de Montreal

Si les Nordiques revenaient

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Quand je vois des gens qui annoncent l’apocalypse climatique se tapocher sur Facebook avec ceux qui disent que Greta Thunberg est une malade mentale, je me demande de quoi nous aurions l’air si une nouvelle campagne référendai­re survenait, ou, pire encore, si la rivalité CanadiensN­ordiques renaissait.

Je vais l’écrire ici pour que je doive vivre avec si ça arrive, mais si Québec obtenait une concession de la LNH, j’ai beau travailler pour Québecor, je resterais probableme­nt partisan du Canadien.

UN SOUHAIT

Atteint du syndrome de Stockholm, je suis captif, lié par un mélange d’idéalisati­on d’un passé glorieux et de traumatism­e de toutes les humiliatio­ns subies.

Ce qui ne m’empêche pas de souhaiter ardemment un retour des Nordiques, ne serait-ce que dans l’espoir que la machine à perdre qui dirige le Canadien rompe avec son mépris des fans érigé en culture de gestion.

La crainte de perdre son marché, ça pousse le désir de gagner et ça tue le réflexe de couper les têtes qui dépassent.

CONSONANCE EUROPÉENNE

Reste que si les Nordiques revenaient, la rivalité ne pourrait pas être aussi intense qu’avant.

La loyauté des gens envers les marques en général a diminué et la réalité du sport profession­nel renforce ce phénomène par la grande mobilité des joueurs d’une équipe à l’autre.

D’éventuels nouveaux Nordiques ne seraient pas menés par des Tardif, des Côté, des Goulet et des Fiset, mais plus par des joueurs non moins talentueux avec des noms à consonance est-européenne qui finissent en -ski, en -en et en -in. Le spectacle sur la glace n’en serait pas moins bon.

Reste qu’on adresserai­t sans doute aux dirigeants du club de Québec les mêmes griefs que l’on a pour ceux du club de Montréal.

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