Il publie des nues de sa femme sur un site porno
QUÉBEC | Parce qu’il « trouvait sa blonde belle », un actuaire de Québec a publié des photos de nu d’elle sur un site pornographique.
« Humiliée et trahie », la victime a peur depuis qu’il s’en prenne aux enfants comme « Guy Turcotte ».
Filant le parfait bonheur au début de leur relation, un actuaire et une professeure s’amusaient parfois à prendre des photos explicites.
Quelques années plus tard, après avoir eu leurs deux enfants, la relation est cependant moins rose et l’accusé appelle même sa conjointe, la « coloc », faute de chaleur dans le logis.
POUR SE VALORISER
Celui qui était traité de « nerd » étant jeune a le moral au plus bas et cherche à se valoriser. Il ressort alors cinq photos de 2011 qu’il publie sur un site pornographique pour adultes en y ajoutant des commentaires. Puis, pendant qu’elle prend sa douche, l’actuaire que l’on ne peut nommer pour ne pas identifier la victime, ouvre la porte de la salle de bain et prend trois vidéos d’elle sans son consentement.
Il envoie même une capture d’écran d’une vidéo à son ami en lui disant : « Tu te crosseras en regardant ma blonde. »
C’est en fouillant dans l’ordinateur de son conjoint aux comportements discutables que la victime retrouve les trois vidéos d’elle dans la douche, mais surtout le nom d’utilisateur et le mot de passe menant au site internet où cinq photos d’elle sont affichées, et ce, depuis 497 jours.
L’enseignante affronte son conjoint qui avoue le tout et efface l’ensemble des photos. Or, le mal est fait. La victime craint depuis ce temps qu’on la reconnaisse en raison des photos.
COMME « GUY TURCOTTE »
« Je n’aurai jamais la conscience tranquille », a dit en pleurs la victime qui a finalement divorcé et porté plainte en mars 2018. La femme de 40 ans qui n’a plus confiance en l’accusé dit même avoir « peur qu’il s’en prenne à mes enfants » et a évoqué le cas Guy Turcotte.
Le juge Mario Tremblay n’est pas resté indifférent à cette remarque lorsqu’il a vu que l’accusé pleurait à chaudes larmes pendant son témoignage. « Remarquez comment vous êtes émotif », a-t-il dit à l’actuaire.
Ce dernier, accusé de voyeurisme et de distribution de matériel pornographique sans consentement, a affirmé qu’il n’avait pas agi « par vengeance », mais parce qu’il voulait remonter son estime en montrant qu’il était « fier d’avoir une belle blonde ».
Le juge a plus tard rétorqué que l’accusé avait commis des gestes « très graves » pour un homme qui ne voulait pas faire de mal à sa conjointe.
Après avoir plaidé coupable, la défense a fait valoir qu’une absolution conditionnelle était une peine suffisante. La Couronne a plutôt indiqué qu’une peine de prison d’au moins six mois était nécessaire en guise de dissuasion générale. Le juge rendra sa décision en janvier.