Le Journal de Montreal

La Loi électorale en Cour suprême

Un homme de Québec veut faire invalider plusieurs articles de la loi québécoise

- JEAN-LUC LAVALLÉE Le Journal de Québec

QUÉBEC | Un citoyen de Québec, qui conteste un constat d’infraction pour un don illégal de 100 $ à la CAQ, a obtenu le feu vert de la Cour suprême pour attaquer la constituti­onnalité de la loi québécoise sur le financemen­t des partis.

Yvon Maheux clame son innocence depuis le tout début de cette affaire. Il a déjà dépensé plus de 66 000 $ en frais d’avocats pour tenter de laver sa réputation et faire tomber l’amende de 7500 $ imposée par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ).

Il risque aussi de perdre son droit de vote pendant cinq ans, s’il est reconnu coupable, et son droit de contribuer à un parti politique durant la même période.

Scandalisé par la gravité des sanctions imposées par le DGEQ, il entend se battre « jusqu’au bout » et s’est dit fier d’avoir remporté une première bataille devant le plus haut tribunal du pays (qui a refusé d’entendre l’appel du DGEQ), même si la guerre est loin d’être terminée puisque le débat se transporte­ra maintenant devant la Cour supérieure.

« Je trouve ça tellement injuste qu’on me traite comme un fraudeur et un criminel… Il y a des choses qui clochent dans les lois sur les élections puis il y a un abus de pouvoir, c’est aussi simple que ça. Dans mon entourage, personne ne m’encourage à faire ça. Ils me disent que je suis un peu malade de dépenser mon argent pour ça, mais je ferai bien ce que je voudrai », a-t-il confié en entrevue avec Le Journal hier.

Sa croisade dépasse largement son propre cas personnel et risque de faire jurisprude­nce s’il parvient à ses fins. Il dit agir « par principe » et faire son « devoir de citoyen » pour les autres Québécois « pris dans ce système-là ».

UN « ÉNORME QUIPROQUO »

L’avocat de M. Maheux, Me Antoine Sarrazin Bourgoin, soutient que son client a été victime d’un « énorme quiproquo ».

Le septuagéna­ire n’avait jamais participé à une activité partisane avant de prendre sa carte de membre de la CAQ, inspiré par ce jeune parti qui promettait de lutter contre la corruption et la collusion.

En avril 2016, il a participé à un déjeuner à 100 $ avec François Legault au Cercle de la garnison de Québec après avoir reçu une invitation.

Quelques mois plus tard, il a déboursé 100 $ pour un souper en marge du congrès du parti, alors que la loi plafonne les dons à 100 $ au cours d’une même année.

« Moi, je n’ai jamais vu ça comme une contributi­on au parti », jure M. Maheux. Le DGEQ ne l’a pas vu de la même façon et lui reproche une « manoeuvre électorale frauduleus­e ».

 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? L’homme d’affaires Yvon Maheux, âgé de 79 ans, a travaillé toute sa vie dans les domaines de l’immobilier et de la vente de machinerie usagée pour le déneigemen­t.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS L’homme d’affaires Yvon Maheux, âgé de 79 ans, a travaillé toute sa vie dans les domaines de l’immobilier et de la vente de machinerie usagée pour le déneigemen­t.

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