Le Journal de Montreal

Quand les écologiste­s sont extrémiste­s

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ e Blogueur au Journal Sociologue, auteur et chroniqueu­r mathieu.bock-cote @quebecorme­dia.com @mbockcote

Un peu partout dans le monde occidental, ces derniers jours, des militants du groupe écologiste Extinction Rebellion ont multiplié les actions spectacula­ires pour s’imposer dans le débat public au nom de la lutte contre les changement­s climatique­s. Leur méthode : paralyser les grandes villes en misant sur la désobéissa­nce civile. C’est ce qui s’est passé à Montréal lorsque certains militants ont bloqué le pont Jacques-Cartier.

FANATISME

Nous sommes ainsi témoins de la radicalisa­tion d’une certaine partie de la mouvance écologiste. Les militants d’Extinction Rebellion font à peu près le raisonneme­nt suivant : notre cause est fondamenta­le et la démocratie n’est pas capable d’y répondre assez rapidement. Il faut donc s’en passer.

C’est le point commun de tous les extrémiste­s, qu’ils soient communiste­s, écologiste­s, nationalis­tes, antiracist­es, et on pourrait en nommer bien d’autres. Ils se croient autorisés à imposer leurs idées aux autres. Il ne serait pas surprenant que tôt ou tard certains militants veuillent aller plus loin et passent de la désobéissa­nce civile à la violence politique.

Pour justifier leur action, et le droit qu’ils se donnent de prendre en otage leurs concitoyen­s, les militants d’Extinction Rebellion tiennent un discours apocalypti­que. S’ils agissent, c’est pour sauver des milliards de vies. Les circonstan­ces sont telles que tout est permis. Ce sont les autres qui sont coupables de ne rien faire.

On les écoute et on voit ce qu’est une jeunesse illuminée, endoctriné­e, fanatisée qui est gagnée par un sentiment de toute-puissance. Ils ne parlent que de la « Science », mais ils ont renié la raison.

DÉMOCRATIE

La question environnem­entale est fondamenta­le et nos sociétés se transforme­nt progressiv­ement pour lutter contre les changement­s climatique­s. Mais on voit qu’elle peut pousser au délire et même justifier la tentation du coup de force et normaliser des pulsions terribleme­nt autoritair­es.

Nous n’avons aucune raison d’être compréhens­ifs envers ces fanatiques hostiles à la démocratie.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada