Une aérogare moderne qui accueillera des joueurs de la LNH
Chrono Aviation amorce la construction d’un immense hangar de 66 000 pieds carrés à Saint-Hubert
Une jeune entreprise d’aviation de Québec vient d’inaugurer, à Longueuil, une aérogare ultramoderne qui accueille les équipes de la LNH de passage à Montréal pour affronter le Canadien.
« On a vraiment fait comme à Dorval, mais en miniature », explique au Journal Dany Gagnon, vice-président du groupe Chrono Aviation.
L’entreprise fondée en 2012 a investi une dizaine de millions de dollars pour transformer un ancien bâtiment militaire de l’aéroport de Saint-Hubert en un terminal pour les travailleurs d’une minière du Grand Nord, des privilégiés qui voyagent en jet privé.
Et peut-être qu’un jour, ce sera le tour des passagers de compagnies commerciales comme Porter ou Sunwing.
On y trouve à peu près tout ce qu’il y a dans les grandes aérogares : un comptoir d’enregistrement, une salle d’attente avec fauteuils inclinés, un restaurant, un lounge VIP avec vue sur les pistes et un poste de contrôle de sûreté. Un carrousel à bagages sera bientôt installé.
Le terminal Lux, c’est son nom, a déjà un client prestigieux : Swift Air, qui transporte les joueurs de plusieurs équipes de la LNH et d’autres ligues professionnelles nord-américaines. Une quarantaine de vols de Swift avec, à leur bord, des adversaires du Canadien atterriront donc à Saint-Hubert plutôt qu’à Dorval, cette saison.
Le contrat de Swift s’ajoute à celui, plus lucratif encore, que Chrono a signé plus tôt cette année avec la mine de fer Baffinland, située au Nunavut. À l’aide d’avions Boeing 737, Chrono réalise de six à huit vols par semaine entre Saint-Hubert et la mine, transportant employés, denrées et matériel.
UN HANGAR POUR DES BOEING 737
Les voisins de l’aéroport qui décrient ces vols bruyants, parfois effectués de nuit, devront vraisemblablement s’y faire. Chrono vient d’amorcer la construction d’un immense hangar de 66 000 pieds carrés qui pourra loger deux 737 et plusieurs jets d’affaires. Une autre facture d’une dizaine de millions de dollars, financée par la Banque Nationale et la Banque de développement du Canada, sans aide gouvernementale directe.
Les choses vont vite pour Chrono. En moins de sept ans, ses revenus sont passés de 0 à 75 millions $.
« On était la risée, on était deux petits cons qui ne savaient pas ce qu’ils faisaient, raconte M. Gagnon. Les gens disaient qu’on ne tougherait pas six mois. Puis, pour expliquer notre succès, certains ont prétendu qu’on était des fils de riches ou des vendeurs de drogue ! »
Propriété de la Ville de Longueuil depuis 2004, l’aéroport de Saint-Hubert est actuellement en pleine effervescence.
La firme Hub FBO, dans laquelle a investi Gilles Labbé, ancien PDG du fabricant de trains d’atterrissage Héroux-Devtek, vient, elle aussi, d’inaugurer une aérogare pour jets privés à Saint-Hubert. Pour les moins riches, Pascan Aviation offre des vols réguliers vers Québec, Val-d’Or et Bagotville à bord d’avions à hélices.