Des athlètes français demandent des explications
PARIS | (AFP) Vingt-cinq sportifs français de diverses disciplines dénoncent dans une lettre ouverte des « abus » à l’encontre d’athlètes hyper-androgènes, et réclament des « explications » à la Fédération internationale d’athlétisme, au Comité international olympique et, en France, au ministère des Sports.
« Nous, athlètes français de haut niveau, exprimons notre mécontentement et voulons des explications », écrivent hier les auteurs, dont la double championne du monde de taekwondo Gwladys Epangue et le quintuple champion du monde de natation Fabien Giloté. Les signataires s’appuient sur un reportage diffusé par la chaîne allemande ARD, partiellement repris par France 3 à la fin septembre, dans lequel une athlète ougandaise hyper-androgène, Annet Negesa, privée des Jeux olympiques de 2012 pour un taux de testostérone naturel anormal, dit avoir subi, sans en avoir été avertie, une opération d’ablation des organes génitaux internes.
MESSAGE POUR SEBASTIEN COE
« Notre stupeur a été croissante devant les exactions subies par des jeunes femmes, athlètes hyper-androgènes ou intersexes de différentes nationalités, qui ont été poussées à subir de véritables mutilations sexuelles » qui « les ont gravement mises en danger et ont affecté leur santé physique et mentale pour le reste de leurs vies. Des mutilations qui semblent commanditées par ceux-là dont la mission est de les protéger, de nous protéger », écrivent ces vingt-cinq sportifs français.
Ils interpellent directement le président de la Fédération internationale d’athlétisme, Sebastian Coe, à qui ils demandent « des explications publiques sur les pratiques révélées dans ce reportage, en particulier sur les liens entre ces mutilations forcées et les critères hormonaux régissant la participation aux épreuves féminines d’athlétisme, que vous avez imposés ».