Où sont passées nos grandes soirées de boxe ?
Il y a quelques années, Yvon Michel a ratifié une entente qualifiée d’historique avec le milliardaire Al Haymon de Pro Boxing Champions. Je me rappelle alors m’être interrogé : « est-ce un pacte avec le diable venu nous déposséder de nos meilleurs talents ? »
Sans égards exclusifs à l’association Michel-Haymon, force est de constater que le Québec accuse depuis cinq ou six ans un recul quant à sa position sur l’échiquier de la boxe.
Régis Lévesque a jadis fait les grandes nuits du noble art à Montréal. Plus récemment, des boxeurs nous ont fait vibrer en se battant ici. Lucian Bute a vécu une grande histoire d’amour avec les fans. D’ailleurs, on ne reconnait pas assez le génie de Stéphan Larouche et Jean Bédard, scénaristes de cette idylle.
Jean Pascal a vendu des tickets en quantité pour des combats à sensations. Le public finit toujours par tomber sous le charme d’une bataille dont Jean assure la promotion.
Bute-Andrade 1 à Montréal, Bute-Andrade 2 à Québec, Pascal-Hopkins 1 et 2, Pascal-Kovalev 1 et 2, Pascal-Bute… Où sont passées ces soirées auxquelles tout le monde finissait par vouloir assister ? Ces cartes qui rassemblaient entre 12 000 et 19 000 spectateurs ?
STAR SYSTÈME
Le Québec était beau à voir avec son star système de la boxe. Fallait être vu « fashion style ring side ». Les caméras du monde entier aimaient les images de gradins bien garnis combinées aux clameurs des foules hostiles. Montréal était reconnue comme l’une des trois villes en importance pour la boxe en Amérique du Nord après Las Vegas et New York. Puis on a vendu notre âme. Nos déterminés promoteurs ont cédé à l’appât du gain. Les sabots de Haymon, d’Oscar de la Hoya de Golden Boy et ceux de DZone ont ramené la guerre des promoteurs en sol américain, à coups de milliards $.
TASSÉ DANS LE COIN
Le Québec est désormais tassé dans le coin. Nous sommes un circuit satellite, une ligue de développement résolue à emplir des salles modestes, comme le Casino, pour y voir de près des espoirs de championnats du monde à être disputés à l’étranger.
Heureusement, Camille Estephan propose le 7 décembre une carte bien garnie au Centre Bell. Un grand gala dans une grande enceinte. David Lemieux en finale, et du poids lourd au cube. Eye Of The Tiger Management veut mettre à mort le terme jambon et oppose toujours de bons adversaires à ses boxeurs. Me semble que ce serait plaisant de s’y retrouver à hauteur d’au moins dix mille ?