Le Journal de Montreal

Une défaite en 12 marathons

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AFP | Considéré par beaucoup comme le meilleur marathonie­n de tous les temps, Eliud Kipchoge mène depuis ses débuts une vie d’ascète dont il ne s’est jamais écarté malgré les titres, la gloire et l’argent.

Né à Kapsisiywa dans l’ouest du Kenya, Kipchoge s’est révélé en devenant champion du monde du 5000 m en 2003 à Paris devant deux légendes, le Marocain Hicham El Guerrouj et l’Éthiopien Kenenisa Bekele.

Avec sa silhouette ramassée et sa foulée que ne semblent jamais altérer les kilomètres, il est la quintessen­ce même du marathonie­n. Il n’a connu qu’une défaite en 12 marathons : à ses débuts en 2013 à Berlin face à son compatriot­e Wilson Kipsang, qui avait battu ce jourlà le record du monde.

Mais au-delà des aptitudes physiques, c’est à son travail, son humilité, sa discipline et sa déterminat­ion que l’athlète de l’année 2018 doit ses succès. Des valeurs cultivées depuis sa rencontre en 2001 avec son entraîneur Patrick Sang et son entrée un an plus tard au camp Global sports.

SENS DU SACRIFICE

Surnommé le « philosophe », parce que la lecture est son passe-temps préféré, il est un coureur parmi les autres, ne bénéfician­t d’aucun privilège, même si pour ses compagnons il est le modèle à suivre. Le week-end, il rejoint sa famille dans sa maison de la ville d’Eldoret. Depuis toujours il est resté fidèle à ce terroir, à ce mode de vie, malgré des gains en carrière estimés à plus de 2,5 millions de dollars.

« Je suis une personne simple. J’essaie de rester calme et concentré sur ce que je fais. Il n’y a pas de distractio­ns », dit-il. Vice-champion olympique du 3000 m steeple en 1992, Sang confirme ce qui fait la force de son élève.

« (Il) continue de m’étonner avec son sens du sacrifice et son don de soi. Il a mis 100 % de ses capacités et de son engagement à ce qu’il fait » déclare à l’AFP l’entraîneur, qu’un lien de confiance inébranlab­le unit à Kipchoge.

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