Le Journal de Montreal

PAS DE CADEAU POUR QUÉBEC

Alain Côté se souvient des débuts ardus par le biais de l'expansion

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Il y a deux ans, les Golden Knights de Vegas se joignaient à la Ligue nationale avec éclat après avoir bénéficié de règles avantageus­es au repêchage d’expansion. En 1979, c’était tout le contraire pour les Nordiques, se souvient bien Alain Côté.

Celui qui n’était qu’un jeunot de 22 ans venait de passer les deux précédente­s saisons avec l’équipe, au sein de l’AMH. Quand les Nordiques, les Jets, les Oilers et les Whalers ont fait le saut dans la grande ligue, il leur a fallu user de toute l’ingéniosit­é du monde pour exceller sur la glace.

Les quatre nouvelles formations ne pouvaient protéger que deux joueurs et deux gardiens. Ils se retrouvaie­nt par ailleurs en queue de peloton au repêchage, les Nordiques ayant droit de parole seulement au 20e rang.

Afin de garder à bord les quelques gros noms de l’équipe sans les protéger, l’organisati­on avait dû procéder à quelques ententes coûteuses avec les clubs qui détenaient leurs droits dans la LNH.

« Ça a finalement pris deux votes avant qu’on puisse entrer dans la LNH et il y a eu de grosses conditions même si on a pu garder le noyau de l’équipe. Il y a eu beaucoup de transactio­ns. Il a fallu donner un premier choix à Chicago pour garder les droits sur Réal Cloutier. Ça ne s’est vraiment pas passé comme ça pour Las Vegas il y a deux ans.

« Les Nordiques devaient échanger leurs choix pour garder des joueurs, tandis qu’aujourd’hui, c’est Vegas qui est allé chercher des choix pour que des équipes puissent garder leurs joueurs. On a vécu l’inverse. On n’a pas eu de cadeau », déplore encore Côté, toutes ces années plus tard.

UNE PREMIÈRE SAISON ARDUE

Pourtant, les Nordiques ont bien amorcé cette saison inaugurale dans la LNH en se battant pour une place en séries, jusqu’au dérailleme­nt complet en deuxième moitié de saison.

« On avait une bonne équipe dans une bonne ligue avec l’Associatio­n mondiale, mais on a vite senti que le jeu montait d’une grosse coche dans la Ligue nationale. C’était complèteme­nt différent.

« L’équipe a monté rapidement par la suite parce qu’on est allé chercher les Stastny. C’était comme obtenir trois premiers choix. Il y a aussi eu l’échange réalisé par Maurice Filion pour aller chercher Daniel Bouchard devant le but », a indiqué Côté.

BELLE FRÉNÉSIE

Durant cette campagne de 1979-80, Côté a été aux prises avec des blessures qui lui ont fait rater sa part de matchs, mais il a néanmoins vécu les débuts avec grande émotion.

« C’était la frénésie. J’ai vécu les deux dernières années dans l’AMH et des rumeurs de fusion avec la LNH, il y en a eu une et une autre. À un moment donné, ça parlait beaucoup et ça n’avançait pas. Comme joueurs, on n’y croyait plus nécessaire­ment.

« J’étais blessé lors des trois premiers matchs de la saison, mais j’étais là dans le Colisée pour le premier match et on sentait la folie. Les gens réalisaien­t qu’on arrivait dans la grosse Ligue nationale et ils étaient fiers », se remémore celui qui s’est immiscé bien malgré lui dans le folklore québécois huit ans plus tard en raison de son célèbre but refusé en séries, face au Canadien.

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PHOTO D’ARCHIVES, LE JOURNAL

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