Faut-il s’inquiéter pour les Chiefs?
Les Chiefs de Kansas City sont encore loin de l’implosion. Il n’y a certainement aucune raison de paniquer après une seule défaite. Par contre, pour une rare fois, les fondations montrent quelques fissures qui laissent entrer un filet de doute à leur égard.
Depuis la saison dernière, l’attaque des Chiefs est tellement dévastatrice que certaines lacunes apparentes de l’équipe s’en trouvent masquées. Cet automne, la victoire durement acquise face aux Lions il y a deux semaines et l’étonnante défaite subie dimanche soir contre les Colts ont démontré pour la première fois depuis des lunes qu’ils ne sont pas au-dessus de tout soupçon.
Il y a d’abord l’absence du receveur Tyreek Hill qui commence à peser lourd. Les deux derniers rivaux des Chiefs ont défié leur attaque aérienne en misant sur une couverture plus agressive, homme à homme, plutôt qu’en défensive de zone.
Hill joue avec une vitesse inégalée et il devient difficile de se défendre face aux Chiefs en couverture homme à homme quand un tel receveur occupe deux joueurs défensifs. L’offensive dirigée par Patrick Mahomes mise sur d’autres options de qualité, dont l’explosif receveur recrue Mecole Hardman. Mais si ce dernier montre une vitesse similaire à celle de Hill, sa vitesse d’exécution en situation de jeu n’est pas la même puisqu’il n’a clairement pas la même maîtrise du système offensif.
AJUSTEMENTS À APPORTER
Mahomes a affirmé sans cachette après la défaite de dimanche que les Chiefs devaient s’adapter à ce type de couverture, que les équipes ont tendance à déployer contre eux. Le brillant quart-arrière reconnaît par ailleurs qu’il doit lui-même apprendre à passer dans des ouvertures qui sont moins grandes face à cette couverture plus serrée. Actuellement, ses passes en zone profonde en souffrent.
Il n’est cependant pas aidé comme il se doit par sa ligne offensive, qui a peiné à contenir la pression à quatre joueurs appliquée par les Colts, surtout en fin de match. Les gros gaillards peuvent devenir éreintés de se retrouver en situation de protection de passe
DES ÉCLOPÉS
quand le jeu au sol ne produit pas et est abandonné, comme ce fut le cas avec seulement 14 courses face aux Colts.
Résultat, Mahomes est frappé plus souvent et il a même aggravé une blessure à la cheville qu’il traîne depuis le début de la saison. Les blessures sur la ligne offensive compliquent aussi la tâche.
En plus de Hill qui est sur la touche (mais sur le point de revenir), un autre receveur, Sammy Watkins, est tombé au combat. Défensivement, la perte temporaire des joueurs de ligne Chris Jones et Xavier Williams porte un dur coup.
Car si la défensive des Chiefs est globalement améliorée par rapport à la saison dernière, celle-ci demeure extrêmement vulnérable contre la course, elle qui loge au 30e rang à ce chapitre (155,8 verges par match).
Déjà trois porteurs de ballon adverses ont franchi la barre des 100 verges au sol contre eux, ce que seuls les Dolphins et Cardinals, des équipes de troisième ordre, ont subi jusqu’ici. Les 5,3 verges par portée que les Chiefs concèdent s’avèrent la deuxième pire moyenne du circuit.
Malgré les embûches, les Chiefs demeurent dans une position enviable et possèdent tous les atouts pour que leur passage à vide soit bref. Pour la première fois dans l’ère Mahomes, ils viennent de conclure un match lors duquel ils n’ont pas marqué au moins 25 points. Il y a fort à parier que ce n’est pas un scénario qui va se répéter souvent.
Les Chiefs ne présentent pas les symptômes d’une équipe sur la pente descendante et la beauté de la chose malgré les blessures, c’est que Mahomes a les capacités pour élever le jeu des survivants autour de lui. Mais dans la conférence américaine où l’ombre des Patriots en mène large, ils n’ont que très peu de marge d’erreur.
La saison dernière, ils ont tout mis en place pour vivre le scénario rêvé avec un match de finale de conférence face à ces mêmes Patriots, à la maison. Pourtant, ils en sont ressortis perdants. Il ne faudrait surtout pas se compliquer davantage la tâche avec quelques défaites et se taper le risque que la route des séries passe par Foxborough.