Élections et long congé
L’Action de grâce, ce n’est pas souligné avec autant d’intensité ici qu’aux États-Unis. N’empêche qu’à en juger par le nombre de policiers qu’on voit sur les chemins ces jours-ci, n’en doutez pas, les gens se déplacent et se réunissent beaucoup en fin de semaine.
Ce qui est intéressant cette année, c’est que tous ces brunchs en préparation se dérouleront alors qu’il y a une campagne électorale fédérale en arrière-plan. De quoi les gens discuteront-ils donc autour de la dinde ou en regardant distraitement le football ?
ACCÉLÉRATEUR
Les stratèges craignent depuis longtemps l’énergie politique la plus mystérieuse, la plus puissante et la plus incontrôlable qui soit. Il s’agit de l’influence des pairs, la manière dont les électeurs se laisseront guider par leur entourage. La science des sondages tend par ailleurs à démontrer que les longs congés agissent comme accélérateur des tendances électorales.
En 2011, la Pâque tardive de fin avril semble avoir aidé la vague orange à prendre en gélatine, comme la mer rouge des dix commandements avec Charlton Heston qui passait sans doute à la télé. Autour de l’omelette, on se rend compte qu’on n’est pas tout seul à trouver sympathique le monsieur avec la moustache et, le 2 mai, on est prêt à faire comme le beau-frère et à voter NPD.
En octobre 2015, on la sentait, la lente montée libérale, mais que les électeurs se rendent compte à l’Action de grâce qu’ils étaient nombreux à vouloir donner une nouvelle chance au parti des commandites a sans doute contribué à ce qu’il forme un gouvernement majoritaire.
LES URNES
Alors, quelles seront les lignes autour de votre table à dîner, aujourd’hui ? Le Bloc qui monte ? Les libéraux et les conservateurs qui stagnent ? Jagmeet Singh qui est sympathique aussi, finalement ?
Soyez attentifs, car ce que vous entendrez en fin de semaine, c’est ce qui sortira des urnes le 21.