Le Journal de Montreal

UNE FIN DE CARRIÈRE IDÉALE

Richard Leduc a renoué avec la LNH grâce aux Nordiques

- STÉPHANE CADORETTE

Après un exil de cinq ans en dehors des murs de la LNH, Richard Leduc a vécu l’arrivée des Nordiques dans le circuit comme un heureux coup double. D’une part, la ville de Québec se trouvait en liesse et, d’autre part, il obtenait une chance inespérée de renouer avec la cour des grands.

Après une carrière junior couronnée de succès à Trois-Rivières, Leduc a été repêché par les Golden Seals de la Californie, en troisième ronde du repêchage de 1971. C’est cependant avec les Bruins qu’il a fait ses premiers pas dans la LNH, en 1972.

Or, au terme de deux saisons à faire la navette entre Boston et le club-école, c’est à regret que Leduc a tourné le dos à son rêve pour enfiler l’uniforme des Crusaders de Cleveland, dans l’AMH.

« J’ai vraiment laissé la LNH à contrecoeu­r, mais à cette époque, Cleveland m’offrait pas mal plus d’argent que n’importe quelle autre équipe de la LNH, et j’ai fait le saut. J’ai vite réalisé que c’était un gros calibre quand même, mais je continuais d’espérer de revenir un jour dans la LNH », raconte-t-il.

UN LONG DÉTOUR

En plus de Cleveland, l’attaquant a poursuivi son tour d’horizon de l’AMH à Cincinnati et Indianapol­is, avant d’aboutir à Québec en 1978, la saison avant la fusion qui permettait aux Nordiques d’intégrer les rangs de la Ligue nationale.

« J’étais tellement content d’avoir la chance de revenir .Par contre, rien n’était fait. Il fallait que je perce l’alignement. Il a toujours fallu que je me batte pour un poste dans cette ligue, et ce n’était pas différent. Pour moi, le plus beau sentiment dans tout ça demeure le moment où j’ai su que je faisais le club », enchaîne celui qui est maintenant âgé de 68 ans.

DES MOMENTS MARQUANTS

Leduc ne s’est pas seulement taillé une place au sein de l’équipe, il a terminé la saison avec une récolte honorable de 21 buts. Il était même sur la glace du Colisée pour la toute première présence sur la glace des Nordiques dans la LNH, en compagnie de Gilles Bilodeau, Pierre Plante, Gerry Hart, Garry Lariviere et Goran Hogosta.

Dès la saison suivante, après seulement 22 matchs, le rêve prenait fin, mais le hockeyeur originaire de L’Île-Perrot ne changerait rien au scénario.

« Le fait de vivre ces moments à Québec, c’était grand et gros. Toute la ville voulait une équipe de la LNH, au même titre qu’elle en veut une aujourd’hui. Je me souviens encore des cérémonies d’avant-match avec René Lévesque, à quel point c’était électrique !

« Autant j’avais été fier à Boston de percer une première fois, autant je l’étais à Québec de pouvoir revenir. J’ai pu participer à la rivalité contre le Canadien, où à chaque match, la pression était celle d’un septième match en séries. À la fin, je savais mes jours comptés parce que je suivais difficilem­ent le tempo. Je l’acceptais et j’étais très content que ça se termine de cette façon », dit celui qui assure qu’encore aujourd’hui, le hockey le suit partout grâce à des amateurs qui le reconnaiss­ent et lui impriment ses statistiqu­es de l’époque.

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PHOTO D’ARCHIVES, LE JOURNAL

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