Le Journal de Montreal

Sept ans avant de congédier un chauffeur de train sur la coke

- CÉDÉRICK CARON

Le congédieme­nt d’un chef de train responsabl­e d’un dérailleme­nt deux jours après Noël 2012 à Montréal alors qu’il était sous l’effet de la cocaïne vient d’être confirmé après près de sept ans de procédures judiciaire­s.

Malgré le fait qu’il avait échoué à un test antidopage, l’homme maintenant âgé de 51 ans avait d’abord nié avoir consommé de la drogue.

Son syndicat a par la suite contesté la mise à pied survenue au début de 2013 jusqu’en Cour suprême.

L’événement est survenu le 27 décembre 2012 à la gare de triage du Canadien Pacifique (CP) située à CôteSaint-Luc, sur l’île de Montréal.

Après avoir fait dérailler sa locomotive, le conducteur a été contrôlé positif à un test réglementa­ire de dépistage du CP.

SOUS L’EFFET DE LA COCAÏNE

Ce dernier soulignait que le chef de train était sous l’effet de la cocaïne.

À l’époque, notre Bureau d’enquête avait révélé que le motif de son renvoi était sa consommati­on d’une drogue illégale au travail, ce que la compagnie a décrit dans les documents judiciaire­s comme « conduite flagrante et dangereuse ». On l’accusait aussi de « malhonnête­té et de tromperie ».

Devant l’arbitre qui l’avait forcé à réintégrer son conducteur en 2014, le CP avait plaidé que, « comme le dérailleme­nt du Lac-Mégantic [6 juillet 2013] l’a récemment montré, le fait qu’un conducteur ne suit pas les directives et les règles de sécurité peut conduire à des circonstan­ces tragiques et catastroph­iques. »

IL A ÉTÉ RÉINTÉGRÉ

Malgré tout, l’arbitre avait exigé que le conducteur de locomotive soit réintégré.

Pour expliquer sa décision, il avait évoqué le fait que la consommati­on de cocaïne admise plus tard par le chef de train a commencé en 1987 et que c’était une sorte d’invalidité pour laquelle l’employé avait demandé une thérapie.

Après que la Cour supérieure eut infirmé la décision de 2014, le syndicat a contesté le renvoi en Cour d’appel puis en Cour suprême. Cette dernière a refusé d’entendre le dossier.

Après ce revers, un dernier arbitre est venu clore le débat et confirmer la mise à pied à la fin du mois dernier.

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