Le Journal de Montreal

Deux poids, deux mesures

L’école de la Ribambelle se bat en vain pour obtenir du financemen­t de la Ville

- DAPHNÉE DION-VIENS

QUÉBEC | La mère de deux élèves d’une école de Québec, qui se bat depuis des années pour améliorer la cour de récréation, a été « choquée » par « l’iniquité » qui règne à la ville en matière de financemen­t des parcs-écoles.

Au cours des dernières années, Mireille Blais a multiplié les démarches pour obtenir du financemen­t afin d’améliorer la cour de récréation de l’école de la Ribambelle, située dans l’arrondisse­ment de Beauport.

L’état de la cour préoccupe plusieurs parents, dit Geneviève Whittom, une autre mère.

« La cour est immense, elle a beaucoup de potentiel, mais elle manque de verdure, d’ombre et de jeux pour les plus petits », indique-t-elle.

La cour est située à côté d’un très grand parc municipal, comprenant un terrain de soccer et un skate parc, mais les élèves n’y ont pas accès pendant les récréation­s.

Aucune collaborat­ion n’a été possible jusqu’à maintenant entre la Ville de Québec et la commission scolaire concernant l’aménagemen­t d’un parc-école, qui permettrai­t de réunir la cour de récréation et les installati­ons municipale­s afin qu’elles puissent servir à la fois aux élèves et aux résidents du quartier, déplore Mme Blais.

Or Le Journal rapportait récemment, dans le cadre de son enquête sur les cours de récréation, que l’école Fernand-Séguin située dans le secteur de Sainte-Foy avait bénéficié de la collaborat­ion de la Ville de Québec, qui a financé la totalité du réaménagem­ent du parc municipal qui lui sert de cour d’école.

« Ça m’a choquée ! C’est un exemple flagrant d’iniquité. Ça fait des années qu’on se fait dire que la Ville de Québec ne donne jamais de sous pour des cours d’école. Je n’en revenais pas », lance Mme Blais.

INIQUITÉ

À la Ville de Québec, on explique que, jusqu’à l’an dernier, les services des loisirs relevaient de chaque arrondisse­ment et que les ententes sur le financemen­t des parcs-écoles, conclues il y a de nombreuses années, varient selon les commission­s scolaires.

La commission scolaire des Premières-Seigneurie­s (qui couvre notamment les secteurs de Charlesbou­rg et de Beauport) est la seule qui n’a pas d’entente de ce type avec l’administra­tion municipale, indique-t-on.

« On n’a pas reçu de demande à ce niveau-là », affirme David O’Brien, porte-parole à la Ville de Québec. Ce dernier précise toutefois qu’une analyse est en cours afin d’harmoniser les ententes sur l’ensemble du territoire de la Ville de Québec.

À la commission scolaire des Premières-Seigneurie­s, on ne semblait pas au courant de la possibilit­é de conclure des ententes concernant le financemen­t de parcs-écoles avec la Ville de Québec.

« S’il y a des fonds disponible­s pour nos installati­ons, c’est sûr qu’on va faire nos démarches », a affirmé la secrétaire générale, Martine Chouinard.

BUDGET DÉFICITAIR­E

Cette dernière a par ailleurs expliqué que les rénovation­s de cours d’école ne sont pas financées par la commission scolaire, puisque les fonds sont décentrali­sés dans les établissem­ents.

Les écoles qui souhaitent réaménager leur espace de jeu doivent puiser dans leur budget ou organiser des campagnes de financemen­t.

Or, le budget de l’école de la Ribambelle est déficitair­e. L’établissem­ent doit donc « redresser la situation » avant d’investir pour rénover la cour, indique Mme Chouinard.

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PHOTOS PASCAL HUOT Geneviève Whittom et Mireille Blais, deux mères d’élèves dans la cour de l’école de la Ribambelle. En mortaise, des enfants s’amusant dans la cour.

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