Le Journal de Montreal

Trump veut voir un lanceur d’alerte témoigner au Congrès

Les démocrates veulent plutôt protéger celui qui a dévoilé un appel du président

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WASHINGTON | (AFP) Donald Trump a déclaré hier vouloir voir le lanceur d’alerte, dont le signalemen­t a déclenché l’ouverture d’une procédure de destitutio­n à son encontre, témoigner devant le Congrès américain.

« Il doit témoigner pour expliquer pourquoi il a si mal compris ma conversati­on ukrainienn­e », a tweeté le président américain.

Ce lanceur d’alerte s’est inquiété du fait que le président américain ait demandé à son homologue ukrainien, lors d’une conversati­on téléphoniq­ue le 25 juillet, d’enquêter sur son rival potentiel à la présidenti­elle 2020, Joe Biden.

Les démocrates mènent depuis une enquête pour constituer un dossier de destitutio­n du président, qu’ils accusent d’avoir « trahi » son pays.

Le président de la commission du Renseignem­ent à la Chambre des représenta­nts, Adam Schiff, « a maintenant l’air de ne pas vouloir que le lanceur d’alerte témoigne. NON ! », s’est exclamé hier matin Donald Trump.

PRÉSERVER L’ANONYMAT

Les démocrates insistent depuis le début de l’affaire sur la nécessité absolue de protéger l’anonymat de ce lanceur d’alerte, membre des services américains de renseignem­ent. Adam Schiff a déclaré récemment que son audition n’était pas forcément nécessaire puisque son signalemen­t avait été rendu public, tout comme une transcript­ion de l’appel téléphoniq­ue entre les présidents américain et ukrainien.

Donald Trump a, à plusieurs reprises, affirmé que sa conversati­on avec le président Volodymyr Zelensky était « parfaite ».

Mais les démocrates l’accusent d’avoir abusé de son pouvoir à des fins personnell­es et le soupçonnen­t d’avoir utilisé une aide militaire destinée à l’Ukraine pour faire pression sur son homologue.

Pour en savoir plus, ils avaient convoqué hier une ancienne conseillèr­e à la Maison-Blanche sur les questions russes, Fiona Hill. Celle qui a démissionn­é juste avant l’appel litigieux a témoigné à huis clos pendant de longues heures devant trois commission­s de la Chambre des représenta­nts. Le contenu de ses déclaratio­ns n’avait pas filtré en fin d’après-midi.

Selon le New York Times, elle comptait décrire comment elle avait été tenue à l’écart de la politique de la Maison-Blanche en Ukraine, tandis que l’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, mettait sur pied des réseaux de « diplomatie parallèle ».

Les élus de la Chambre des représenta­nts, qui étaient officielle­ment en vacances depuis deux semaines, n’ont pas vraiment quitté Washington et ont multiplié les injonction­s pour faire avancer leur enquête. Avec la rentrée du Congrès aujourd’hui, le rythme de leurs investigat­ions devrait encore s’accélérer.

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PHOTO AFP Donald Trump lors d’un rallye électoral, vendredi dernier. Le président américain souhaite que le lanceur d’alerte derrière l’affaire ukrainienn­e témoigne au Congrès, ce à quoi les démocrates s’opposent.

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