Un policier de Montréal doit 150 000 $ au fisc
Le commandant Mustaky Jean est à la tête d’un empire immobilier
Un policier de Montréal à la tête d’un empire immobilier de 25 millions $ se fait réclamer plus de 150 000 $ par Revenu Québec pour des montants impayés en vertu de la loi sur l’impôt.
Le fisc québécois a inscrit au début octobre des hypothèques légales totalisant 153 392 $ sur des immeubles du commandant Mustaky Jean, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Avec un autre policier du SPVM, Félix Bellevue, il était aux commandes d’un empire immobilier d’une valeur de 25 millions $, avait rapporté notre Bureau d’enquête, en 2016.
Des propriétés à Repentigny et Saint-Denis-sur-Richelieu, de même que la résidence personnelle de Jean, dans une villa cossue de l’île de Montréal, sont visées par les inscriptions récentes du fisc, selon les documents.
Un avis d’inscription d’une hypothèque légale précise que les montants sont réclamés par Revenu Québec en vertu de la loi sur l’impôt et concernent les années 2014, 2016 et 2017.
EMPIRE
En 2016, notre Bureau d’enquête révélait que le parc immobilier d’une soixantaine de propriétés du duo Jean-Bellevue, incluant plusieurs immeubles à revenu, s’étendait de Saint-Sauveur à Montréal, en passant par Repentigny et Laval.
Les deux policiers avaient également un intérêt dans une société anonyme au Panama, un paradis fiscal.
De l’argent du Fonds de retraite des policiers de la Ville de Montréal avait même été utilisé pour financer leur expansion immobilière.
Des locataires du nord de Montréal s’étaient toutefois montrés peu flatteurs sur la gestion des deux policiers, lorsqu’interviewés.
Le duo de policiers-hommes d’affaires utilisait en 2016 l’adresse du 7275, rue Sherbrooke Est dans des documents légaux reliés à l’immobilier.
Il s’agit, en fait, de la Place Versailles, où est situé le centre des enquêtes spéciales du SPVM.
Le SPVM avait à l’époque indiqué faire enquête sur le cas. Puis La Presse avait rapporté en 2017 que Jean avait été déplacé administrativement de la section Crime de violence à la planification opérationnelle en attendant l’issue d’une enquête interne « qui serait liée à des baux ». Il n’a pas été possible de savoir hier où en était l’enquête sur le policier.