Deux ans moins un jour pour un chauffard
Un jeune homme de la Rive-Nord qui a causé la mort de son meilleur ami lors d’une spectaculaire collision ayant aussi blessé un autre automobiliste a écopé de deux ans moins un jour de prison.
Simon Lefebvre ne sera donc pas détenu dans un établissement fédéral, comme le réclamait la Couronne.
« Le Tribunal est soucieux [des répercussions qu’aurait] l’incarcération de l’accusé dans un pénitencier face à son jeune âge et face au sérieux qu’il présente dans la voie de la réhabilitation », a récemment tranché la juge Kathlyn Gauthier, au palais de justice de Saint-Jérôme.
La magistrate a semblé donner plus de poids aux arguments de la défense, qui avait fait grand état des démarches de Lefebvre pour avoir un mode de vie plus sain.
L’homme de 22 ans a plaidé coupable à des accusations de conduite dangereuse ayant causé la mort et des lésions en janvier dernier, au palais de justice de Laval.
Le 4 mai 2017, vers 3 h, Lefebvre a pris la route en compagnie de son ami Makenson Juste, âgé de 21 ans.
Il a conduit à une vitesse avoisinant les 150 km/h sur le boulevard des Laurentides, à Laval, où la limite est de 50 km/h.
Lefebvre a grillé trois feux rouges avant de percuter de plein fouet un autre véhicule, à l’intersection de la rue Grenon.
Ni Simon Lefebvre ni Makenson Juste ne portaient leur ceinture de sécurité. Le premier a passé plus de deux semaines dans le coma, tandis que le second a péri.
Quant au conducteur de l’automobile happée, il a subi plusieurs fractures au bassin et une commotion cérébrale.
THÉRAPIE
Un rétrocalcul du niveau d’alcoolémie de Lefebvre a montré un taux se situant à environ une fois et demie la limite permise.
Le jeune homme, qui avait aussi des traces de cannabis et de cocaïne dans son organisme, était détenteur d’un permis avec une tolérance zéro aux intoxicants.
Après s’être remis sur pied, Lefebvre a terminé ses études collégiales.
Il a également suivi une thérapie fermée pour régler une dépendance au pot qu’il traînait depuis l’adolescence.
« Il a minimisé longtemps l’impact de sa consommation de cannabis, mais il semble maintenant pleinement réaliser la vulnérabilité de son cerveau à cette drogue et à l’alcool », a constaté la juge Gauthier. Son risque de récidive est évalué à faible. Simon Lefebvre ne pourra pas conduire de véhicule pour les trois années qui suivront sa sortie de prison.
Il lui sera également interdit de posséder et de consommer alcool et drogue.