Une policière se dit harcelée par ses boss
La femme affirme que sa carrière a été « sabotée »
Une enquêteuse de la police de Lévis dénonce le harcèlement dont elle affirme avoir été victime de la part de ses supérieurs et qui a, selon elle, démoli sa carrière.
« Ma carrière a été sabotée », a témoigné France Béland lors d’une audience, hier, devant le Tribunal administratif du travail.
Elle conteste une décision de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail qui a jugé qu’elle n’a pas subi de lésion professionnelle. La femme prétend que l’état dépressif qu’elle a vécu est lié à ce qu’elle vivait au travail. Elle a aussi déposé une plainte pour harcèlement psychologique.
La sergente-détective enquêteuse a relaté comment sa carrière de 23 ans comme policière a été « bouleversée totalement » par le dénigrement dont elle dit avoir été victime de la part de deux de ses supérieurs entre 2014 et 2016.
Le premier, Martin Savoie, occupait le poste de sergent-détective principal par intérim et est aujourd’hui capitaine au Service de police de la Ville de Lévis (SPVL).
« Il m’a isolée, rabaissée, il m’a retiré des formations auxquelles j’avais droit, il m’a retiré des dossiers d’envergure sans raison. Il criait comme si j’étais une moins que rien », a relaté la policière.
Les deux policiers vivaient alors une relation intime que la dame a décrite comme « tumultueuse ». Les problèmes se sont transposés au travail. Mme Béland soutient que M. Savoie la traitait devant ses collègues de « tête de noix », de « petit cerveau », de « botcheuse ».
Pourtant, a-t-elle fait valoir, avant ces épisodes, elle n’avait jamais reçu de sanction disciplinaire et collectionnait les distinctions.
« ILS VEULENT TOUS TE FOURRER »
Quand elle recevait des compliments de la part de collègues masculins sur ses réalisations, M. Savoie lui répondait : « C’est parce qu’ils veulent tous te fourrer, c’est juste que t’es pas assez intelligente pour t’en rendre compte, a-t-elle raconté. J’étais un morceau de viande. »
Le manège s’est poursuivi sous le successeur de M. Savoie, Steeve Ruel, qu’elle a identifié comme un « bon chum » de M. Savoie, et qui lui faisait des « crises » devant ses collègues, parfois pour des banalités.
« L’emprise sur moi s’est poursuivie. Il s’est mis à me crier après. [...] C’est comme si j’étais un fantôme dans le bureau. »
La cause reviendra devant le Tribunal administratif du travail en mars 2020.