Le Journal de Montreal

Plus de 200 emplois payants vers l’Inde

Lowe’s-RONA va transférer presque tous les postes en technologi­e de l’informatio­n de son siège social

- PIERRE-OLIVIER ZAPPA

C’est le scénario du pire qui se dessine pour les employés du quincailli­er Lowe’s-RONA. Trois ans après avoir acheté RONA, le géant américain Lowe’s se prépare à transférer une partie du siège social de Bouchervil­le à Bangalore, en Inde.

Plus de 200 employés québécois en technologi­e de l’informatio­n perdront leur emploi, a appris TVA Nouvelles.

La multinatio­nale américaine projette de transférer en Inde la quasi-totalité du départemen­t en technologi­e de l’informatio­n, ce qui représente plus de 10 % de l’ensemble des 1500 employés qui travaillen­t au siège social à Bouchervil­le, sur la Rive-Sud de Montréal.

Les mises à pied seront annoncées « au cours de la prochaine année », ont confié des sources sous le sceau de la confidenti­alité, puisqu’elles ne sont pas autorisées à en parler publiqueme­nt.

DES INGÉNIEURS À 14 000 $ PAR AN

Lowe’s emploie déjà 2000 travailleu­rs dans ses bureaux indiens de Bangalore, dans le sud du pays.

Les ingénieurs informatiq­ues y gagnent environ 14 000 dollars par année selon le site spécialisé Glassdoor.ca. En comparaiso­n, ces mêmes ingénieurs au Québec gagnent environ 100 000 dollars par année.

Au siège social de Bouchervil­le, plusieurs cadres supérieurs ont déjà reçu la directive de planifier la transition, sans en informer les employés concernés. Selon le plan de restructur­ation, les ingénieurs indiens se verraient en partie confier la responsabi­lité des systèmes informatiq­ues des 600 magasins canadiens.

La gestion des ventes en ligne, des technologi­es mobiles et l’analyse des données seraient aussi transférée­s aux bureaux de Lowe’s en Caroline du Nord.

L’entreprise a refusé les demandes d’entrevue au sujet de ses intentions. « Comme toute entreprise responsabl­e, nous sommes toujours soucieux de contrôler nos coûts et à l’affût d’opportunit­és d’optimiser nos opérations à travers notre réseau », a toutefois précisé par courriel Valérie Gonzalo, porte-parole de Lowe’s Canada.

INQUIÉTUDE­S À BOUCHERVIL­LE

La perspectiv­e de voir rétrécir le siège social de Bouchervil­le inquiète les fournisseu­rs québécois de l’entreprise.

« Si jamais il y avait une recentrali­sation du service d’approvisio­nnement, avec des acheteurs postés ailleurs qu’ici, aux ÉtatsUnis, on aurait de fortes raisons d’être inquiets », a soutenu Richard Darveau, président-directeur général de l’Associatio­n québécoise de la quincaille­rie et des matériaux de constructi­on.

Lorsque Lowe’s a mis la main sur RONA en 2016, elle avait promis de conserver le siège social à Bouchervil­le. L’Américaine ne s’était cependant pas engagée à conserver un nombre précis d’employés au terme de la transactio­n.

Après avoir radié il y a quelques mois près de 1 milliard $ US de la valeur de ses activités canadienne­s, la haute direction de l’américaine Lowe’s a annoncé la semaine dernière le départ du PDG de Lowe’s Canada en place, Sylvain Prud’homme.

Ce dernier avait piloté avec succès en 2016 l’acquisitio­n du fleuron québécois RONA, pour 2,3 milliards de dollars américains.

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PHOTOS CAPTURES D’ÉCRAN GOOGLE, TWITTER ET YOUTUBE Dans une vidéo sur YouTube, des employés de Lowe’s India font la promotion des emplois intéressan­ts en technologi­e de l’informatio­n à Bangalore, en Inde. En mortaise, on voit les bureaux de Lowe’s India qui prendront en charge des postes du siège de Bouchervil­le.
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