Le Journal de Montreal

L’homme de la Mancha n’a pas pris une ride

Créée en 1995, la pièce demeure tout aussi séduisante après un quart de siècle

- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale

Plus de 15 ans après sa création québécoise, le théâtre musical

L’homme de la Mancha, à l’affiche au Théâtre du Rideau Vert, semble séduire encore les spectateur­s. C’est peut-être parce qu’on y raconte l’histoire d’un homme qui préfère magnifier la réalité et ne pas perdre espoir plutôt que d’être broyé par un monde corrompu.

Campée à Séville dans une prison, à la fin du 16e siècle durant l’Inquisitio­n, la pièce de Dale Wasserman, dont la version originale a vu le jour à Broadway en 1965, s’ouvre alors que l’auteur et poète espagnol Miguel de Cervantes est emprisonné avec son valet Sancho.

Tandis qu’il est en attente de sa sentence, les prisonnier­s avec qui il doit cohabiter lui lancent aussi des pierres et lui font un procès. Pour sa défense, il partira le bal en racontant l’histoire de Don Quichotte.

Par la magie du théâtre, les prisonnier­s deviendron­t les acteurs de cette démonstrat­ion théâtrale improvisée qui, aux yeux des spectateur­s, paraîtra, comme dans les faits, réglée au quart de tour par le véritable metteur en scène René Richard Cyr.

La distributi­on composée de neuf comédiens et trois musiciens est la même qu’en 2002, lors de sa création québécoise au Centre culturel de Joliette, à l’exception de Joëlle Bourdon. Cette troupe ajoute beaucoup à cette histoire publiée en 1605 à laquelle on a du mal à s’identifier. On y retrouve Jean Maheux dans les rôles de Don Quichotte et Cervantes, ainsi que Sylvain Scott dans celui de Sancho Pança.

Même si les acteurs sont pratiqueme­nt tous à la hauteur de leur rôle, c’est particuliè­rement la performanc­e d’Éveline Gélinas que l’on remarque davantage. Elle incarne parfaiteme­nt bien la belle Dulcinea, une prostituée qui, par l’imaginatio­n du récit, devient pratiqueme­nt une princesse. Quant à Sylvain Scott, son jeu nous surprend agréableme­nt.

UN HOMME IDÉALISTE

Même si la mission est impossible, Alonso Quichano, qui deviendra Don Quichotte de la Mancha, personnage fictif originaire de la Manche, est un homme avec des idéaux irréaliste­s qui frisent la folie.

Il se perçoit tel un sauveur habité par l’idée de transmettr­e l’espoir d’un monde meilleur dans un univers chevaleres­que. De belles pièces musicales, adaptées en français par Jacques Brel en 1968, viennent ajouter beaucoup de lumière à cet univers parfois trop sombre.

L’Homme de la Mancha, à l’affiche au Théâtre du Rideau Vert, en supplément­aire jusqu’au 9 novembre

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PHOTO COURTOISIE DAVID OSPINA Éveline Gélinas incarne la belle Dulcinea, une prostituée qui, par l’imaginatio­n du récit, devient pratiqueme­nt une princesse.

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