Le Journal de Montreal

LA CHASSE D’ARTUR BETERBIEV

Le champion IBF affronte Oleksandr Gvozdyk dans un combat d’unificatio­n des mi-lourds vendredi

- Mathieu Boulay MBoulayJDM mathieu.boulay@quebecorme­dia.com

Lorsqu’il est arrivé à Montréal, il y a quelques années, Artur Beterbiev voulait devenir champion du monde chez les mi-lourds. Il souhaitait également remporter les autres ceintures de sa catégorie avant d’accrocher ses gants. Vendredi, à Philadelph­ie, le Québécois d’origine tchétchène aura l’opportunit­é de s’attaquer à cet objectif.

Le champion IBF des 175 lb (14-0, 14 K.-O.) se mesurera au champion WBC, l’Ukrainien Oleksandr Gvozdyk (17-0, 14 K.-O.), dans un combat d’unificatio­n présenté au Liacouras Center.

Beterbiev souhaitait avoir cette opportunit­é depuis qu’il a été sacré champion, soit après avoir vaincu facilement Enrico Koelling en 2017. Toutefois, le pugiliste de 34 ans a eu des problèmes contractue­ls avec son ancienne gérante, Anna Reva, et le promoteur Yvon Michel. Ces deux disputes ont ralenti l’éclosion de son règne de champion du monde.

Après un court passage avec le promoteur Eddie Hearn et DAZN, Beterbiev a fait le saut chez Top Rank et le réseau ESPN au début de 2019. Après un triomphe à sens unique contre Radivoje Kalajdzic, en mai, le protégé s’attaque maintenant au gros gibier de sa division.

Beterbiev était prêt à affronter les trois autres champions : Sergey Kovalev, Dmitry Bivol et Gvozdyk. Toutefois, pour une raison ou une autre, le protégé de Teddy Atlas a été le seul à accepter le défi.

« Je voulais un combat d’unificatio­n, et ce, peu importe l’adversaire qu’on me présentera­it, a indiqué Artur Beterbiev lors d’une généreuse entrevue accordée au Journal de Montréal. Je suis heureux d’avoir enfin ce duel. Il est important pour tout le monde et les amateurs ont hâte à cette confrontat­ion.

Je n’ai pas eu une grosse réaction lorsque j’ai vu le nom de Gvozdyk. J’étais seulement content de pouvoir me battre. »

DU RESPECT, MAIS PAS TROP

Depuis le début de sa carrière, Beterbiev n’a jamais sous-estimé ses adversaire­s. Ce n’est pas avec Gvozdyk qu’il va commencer à le faire.

« C’est un bon boxeur. Tous les champions du monde le sont, a mentionné le boxeur. Il possède une bonne feuille de route chez les amateurs et les profession­nels. On verra ce qui va arriver lorsqu’on montera ensemble sur le ring le 18 octobre. »

Beterbiev a déjà affronté Gvozdyk dans le passé. Leur seule confrontat­ion remonte à 2009 alors que les deux pugilistes étaient chez les amateurs. Le Québécois avait mis fin au combat de façon convaincan­te en fracturant le nez de son adversaire au deuxième round.

« Tout le monde me parle de ce combat. Pour moi, ça fait partie du passé et le dossier a été réglé. Je ne veux pas revenir sur ce qui s’est passé lors de cette journée. On est des boxeurs et des personnes différente­s. »

UNE FOULE HOSTILE

Il existe une forte communauté ukrainienn­e à Philadelph­ie. Selon différente­s

statistiqu­es, ils seraient plus de 120 000 Ukrainiens à y habiter. La foule devrait donc être du côté de Gvozdyk.

Par contre, cet aspect ne dérange pas Beterbiev. Loin de là.

« On en tient compte dans notre préparatio­n, a expliqué l’entraîneur Marc Ramsay. On en a parlé avec Artur une seule fois et j’ai adoré sa réponse.

Je lui ai dit qu’il y aurait plusieurs Ukrainiens dans l’aréna, et il m’a répondu : “estce qu’ils ont droit de me frapper ?”

La réponse est non, donc ce ne sera pas un facteur. On est en mission. Notre objectif est de livrer une bonne performanc­e et de revenir avec les deux ceintures à Montréal. »

Voilà qui est clair. Comme la façon de s’exprimer de Beterbiev dans le ring.

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 ?? PHOTOS BEN PELOSSE ?? Au gymnase d’Ali Nestor, Artur Beterbiev a sué à grosses gouttes en vue de son duel de vendredi soir.
PHOTOS BEN PELOSSE Au gymnase d’Ali Nestor, Artur Beterbiev a sué à grosses gouttes en vue de son duel de vendredi soir.

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