Tempête parfaite pour ruiner une journée
Plus de 60 millimètres de pluie sont tombés sur Montréal hier et des vents ont soufflé jusqu’à 75 km/h
Pluies diluviennes, forts vents, travaux majeurs et fermetures inattendues, tous les ingrédients étaient réunis hier matin pour rendre la vie pénible aux automobilistes pris dans le centre-ville de Montréal.
« Ça a été une heure de pointe difficile, il n’y a pas de doute. [...] L’accumulation de tous ces problèmes a occasionné des délais », remarque le chroniqueur circulation du 98,5 FM, Marc Brière, ajoutant que le casse-tête routier d’hier rappelait ceux causés par les grosses tempêtes de neige.
Plus de 60 mm de pluie sont tombés sur la métropole, alors que la normale pour le mois d’octobre au complet est de 90 mm, souligne Environnement Canada. Des puisards bloqués ont inondé des artères clés du réseau routier, comme l’autoroute 20 où des voies ont dû être fermées une bonne partie de la journée.
RAFALES
Des rafales atteignant 75 km/h ont secoué le ciel montréalais, déracinant plusieurs arbres, cassant des branches et bloquant ainsi la circulation à divers endroits.
« Comme il y a encore des feuilles dans les arbres à ce temps-ci de l’année, elles créent une plus grande résistance au vent. L’arbre subit une plus grande pression, ce qui fait tomber des branches », explique Simon Legault, d’Environnement Canada.
Des pancartes électorales sont même parties au vent.
Plus de 100 000 clients d’Hydro-Québec, la plupart en Montérégie et sur l’île de Montréal, ont été privés d’électricité, une autre conséquence du mauvais temps et des arbres tombés sur les fils.
Comme si le cocktail météo ne suffisait pas, une fenêtre menaçant de se fracasser sur les piétons et les automobilistes a forcé la fermeture d’un large périmètre au centre-ville.
Tôt hier matin, les pompiers ont été avisés qu’une fenêtre fissurée battait au vent au neuvième étage de la résidence pour étudiants Evo, à l’angle de la rue Saint-Antoine et du boulevard Robert-Bourassa.
La résidence n’a pas rappelé Le Journal hier.
SANS OUBLIER LES CHANTIERS
Des automobilistes ont déploré le manque de policiers à certaines intersections.
Inévitablement, la fermeture d’une artère aussi achalandée en pleine heure de pointe est lourde de conséquences, rappelle l’agent Manuel Couture, de la police de Montréal. Il n’était cependant pas en mesure de préciser quels effectifs avaient été déployés par le corps policier hier.
C’est sans compter les travaux qui se poursuivent autour de l’échangeur Turcot et ceux d’urgence de la conduite principale d’eau potable près du même secteur.
« Les voitures sont de plus en plus grosses et de plus en plus vides », souligne la titulaire de la Chaire Mobilité à l’école Polytechnique, Catherine Morency.
Le réseau montréalais est déjà si saturé que le moindre problème inattendu ne peut qu’empirer la congestion. D’où l’importance d’investir massivement dans le transport en commun, dit-elle.