Le Journal de Montreal

Les attentes sont élevées à l’endroit de Guilbeault

Le candidat vedette et écologiste se dit habitué à livrer la marchandis­e

- MARIE-ÈVE DUMONT

Steven Guilbeault est conscient que les attentes sont élevées envers lui tant du côté des électeurs que de ses anciens compatriot­es écologiste­s, mais n’est pas intimidé par le défi qui l’attend.

« J’ai un rôle très public depuis longtemps. Je sais que l’on a des attentes par rapport à moi, mais je suis habitué à livrer la marchandis­e », dit-il avec calme et assurance en entrevue avec Le Journal moins de 24 heures après son élection.

Présenté comme un candidat vedette, l’environnem­entaliste est le premier député en plus de 30 ans à porter les couleurs du Parti libéral dans la circonscri­ption de Laurier-Sainte-Marie. Ce comté traditionn­ellement progressis­te couvre Le Plateau-Mont-Royal et une partie de Ville-Marie.

« Je suis honoré de la confiance des électeurs. C’est un véritable privilège d’être leur représenta­nt au Parlement à Ottawa.

Je vais travailler avec les mêmes conviction­s, la même déterminat­ion comme je l’ai fait comme écologiste », promet-il.

L’homme de 49 ans, qui a oeuvré longtemps pour Greenpeace en plus d’avoir fondé l’organisme Équiterre, a été la cible de bien de ces anciens partenaire­s environnem­entalistes durant la campagne pour avoir choisi un parti qui a acheté un pipeline.

DES CRITIQUES PRIVÉES

M. Guilbeault n’avait d’ailleurs pas manqué de critiquer le Parti libéral pour cette décision, mais insistait sur les autres mesures déjà entreprise­s et promises par le parti comme la taxe carbone ou la conservati­on de 30 % des terres et océans d’ici 2030.

Maintenant qu’il fait partie de la famille libérale, certains se demandent s’il aura encore la liberté de critiquer les décisions de ses collègues.

« Je ne ferai pas comme Jody Wilson-Raybould, je n’étendrai pas ça sur la place publique. Pour faire une analogie avec le hockey, je vais régler ça dans les vestiaires », a-t-il lancé.

M. Guilbeault assure qu’il n’a pas demandé au premier ministre Justin Trudeau d’occuper le poste de ministre de l’Environnem­ent si le Parti libéral venait à prendre le pouvoir. Il se plairait très bien dans son rôle s’il oeuvrait simplement comme député.

Il soutient que l’environnem­ent reste son cheval de bataille et que le Canada doit poursuivre sa transition écologique devant l’urgence climatique.

ALLIANCES POSSIBLES

Même s’il se retrouve au sein d’un gouverneme­nt minoritair­e, M. Guilbeault ne croit pas qu’il aura du mal à créer des alliances avec d’autres partis puisque plusieurs s’entendent sur de grands principes de défense de l’environnem­ent et qu’il a travaillé par le passé avec « des gens de toutes allégeance­s politiques ».

« Je reste un écologiste, je n’arrête pas de l’être parce que je suis maintenant député », a-t-il assuré.

« JE RESTE UN ÉCOLOGISTE, JE N’ARRÊTE PAS DE L’ÊTRE PARCE QUE JE SUIS MAINTENANT DÉPUTÉ »

– Steven Guilbeault

 ?? PHOTO CHANTAL POIRIER ?? Fraîchemen­t élu dans Laurier-Sainte-Marie, Steven Guilbeault a rencontré Le Journal hier pour discuter de ses objectifs.
PHOTO CHANTAL POIRIER Fraîchemen­t élu dans Laurier-Sainte-Marie, Steven Guilbeault a rencontré Le Journal hier pour discuter de ses objectifs.

Newspapers in French

Newspapers from Canada