Le Journal de Montreal

Des athlètes du Québec au Chili

Manifestat­ions et crise sociale secouent le pays

- ANTOINE LACROIX

Des dizaines de Québécois, qui se trouvent présenteme­nt au Chili pour une compétitio­n junior de karaté, restent sur le qui-vive et sont prêts à toute éventualit­é puisque ce pays d’Amérique latine est secoué par une crise sociale et de violentes émeutes.

Couvre-feu, services locaux perturbés, rareté de l’eau et de la nourriture, débris dans les rues, manifestat­ions et saccages viennent troubler la logistique pour le Championna­t mondial de karaté.

« On a une équipe prête. Si jamais on doit sortir les jeunes du pays, on est prêt à réagir, a affirmé Stéphane Rivest, un membre du conseil d’administra­tion de Karaté Canada qui accompagne son fils en Amérique du Sud pour la compétitio­n. Présenteme­nt, ça se passe bien, nous sommes quand même loin d’où se déroulent toutes les manifestat­ions. »

L’état d’urgence est en vigueur depuis vendredi soir dans la capitale Santiago, où se trouvent 34 athlètes canadiens de 14 à 20 ans, dont plus d’une dizaine de jeunes du Québec. Au total, une soixantain­e de personnes forment la délégation.

De violentes émeutes sont rapportées dans plusieurs régions du Chili, nourries par la colère face aux conditions socio-économique­s, aux inégalités et pour protester contre une hausse du prix des billets de métro. Le bilan des morts dans des incendies et des pillages est monté à au moins 15 hier.

PARENTS INQUIETS

Au Québec, des parents se sont inquiétés de la situation, mais Karaté Canada s’est fait rassurant, alors que les compétitio­ns débutent aujourd’hui et se poursuiven­t jusqu’à dimanche.

« On fait un suivi très rapproché de tout ce qui se passe, et la base de nos décisions, c’est la sécurité de l’équipe, a assuré de son côté Danny Morin, un autre membre du conseil d’administra­tion qui est responsabl­e du groupe. On a aussi envoyé des communicat­ions aux parents pour les tenir au courant de ce qui se passe. »

Pendant un moment, la Fédération mondiale du karaté a tergiversé avec l’idée d’annuler le championna­t, mais a décidé d’aller de l’avant en recevant l’assurance des autorités chiliennes que tout pourrait se dérouler normalemen­t. Les déplacemen­ts à Santiago pour se rendre aux lieux de compétitio­n seront notamment sécurisés.

« Pour les jeunes, ça fait différent, c’est une instabilit­é sociale à laquelle on n’est pas habitué au Canada », a avoué M. Morin.

« On demande aux jeunes de se concentrer sur leur compétitio­n, nous on s’occupe du reste. Ils n’ont pas à se préoccuper », a renchéri Stéphane Rivest.

APPROVISIO­NNEMENT

Il donne en exemple un problème d’approvisio­nnement en eau. Des parents ont dû faire de longues files pour s’en procurer pour tout le monde.

« Ils se sont portés volontaire­s, comme ça, les jeunes n’ont pas à s’inquiéter. Des centaines de personnes attendaien­t, ce n’est pas évident », expliquet-il, ajoutant que le personnel de leur hôtel veille à ce qu’ils ne manquent pas de nourriture.

Karaté Canada suit de près la situation d’ici également, prêt à agir en cas de besoin et à venir en aide aux athlètes.

« Nous sommes en contact avec l’ambassade canadienne là-bas, comme ça, s’il y a des changement­s dans la situation qui requièrent des mesures, on pourra procéder rapidement. On a des plans d’urgence en place si jamais il y a escalade », a confirmé Olivier Pineau, directeur général de la Fédération.

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 ?? PHOTOS COURTOISIE ?? En se rendant à l’hôtel où se trouve l’administra­tion du Championna­t mondial junior de karaté à Santiago, Stéphane Rivest a observé une scène qui témoigne des manifestat­ions (photo du haut), à plus de 6 km où loge la délégation canadienne (photo du bas).
PHOTOS COURTOISIE En se rendant à l’hôtel où se trouve l’administra­tion du Championna­t mondial junior de karaté à Santiago, Stéphane Rivest a observé une scène qui témoigne des manifestat­ions (photo du haut), à plus de 6 km où loge la délégation canadienne (photo du bas).

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