Le Journal de Montreal

La réélection de Trudeau fait bondir le titre de SNC-Lavalin

- SYLVAIN LAROCQUE

La décision des Canadiens de maintenir Justin Trudeau au pouvoir sourit à SNC-Lavalin, qui a vu le cours de son action bondir de près de 14 %, hier.

Le titre de l’entreprise québécoise a gagné 2,44 $ pour clôturer à 20,12 $, à la Bourse de Toronto.

Les investisse­urs estiment que la réélection du gouverneme­nt libéral, même minoritair­e, accroît la possibilit­é qu’Ottawa conclue un accord à l’amiable avec SNC, ce qui lui éviterait un procès criminel pour les accusation­s de fraude et de corruption pesant contre elle.

« C’est légèrement plus positif qu’un autre scénario », a commenté Maxim Sytchev de la Financière Banque Nationale.

En entrevue à Bloomberg TV hier, le ministre sortant des Finances, Bill Morneau, n’a pas répondu directemen­t quand on lui a demandé si la conclusion d’un accord était plus probable avec le retour au pouvoir des libéraux. « C’est une discussion que le ministre de la Justice devra poursuivre », a-t-il affirmé.

Rappelons que M. Trudeau était en faveur d’un accord avec SNC-Lavalin, tandis que son ancienne ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, réélue hier comme indépendan­te, s’y opposait fermement.

Une victoire des conservate­urs d’Andrew Scheer aurait été beaucoup moins reposante pour la multinatio­nale montréalai­se. M. Scheer avait promis de lancer une « enquête judiciaire » sur SNC-Lavalin.

Le NPD de Jagmeet Singh, qui pourrait se retrouver avec la balance du pouvoir à Ottawa, s’oppose à un accord de réparation avec SNC-Lavalin.

LE BLOC VEUT UNE ENTENTE

En revanche, le Bloc québécois, maintenant en position de force avec 32 députés, est favorable à une telle entente, y voyant une façon de protéger des emplois chez SNC-Lavalin.

M. Sytchev croit toutefois que ce qui importera désormais en Bourse pour SNC-Lavalin, c’est moins son dossier judiciaire que la façon dont la direction bouclera les chantiers difficiles en cours.

« L’appréciati­on future du cours de l’action dépend davantage de l’exécution et de la gestion des risques que posent les vieux contrats à prix fixe qui doivent encore être terminés », a-t-il dit.

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