Le Journal de Montreal

Plus aucun complexe

Laurence St-Germain revendique sa place dans l’élite du slalom

- ALAIN BERGERON

Mikaela Shiffrin et sa suite rapprochée animent les discours dans les épreuves de slalom depuis quelques années, mais une voix du Québec s’élève avec l’intention de placer un mot. Gonflée par son sixième rang aux championna­ts du monde, Laurence St-Germain s’invite maintenant dans l’élite de sa discipline.

L’athlète de Saint-Ferréol incarne le nouvel espoir québécois de réussite dans les discipline­s techniques de la Coupe du monde de ski alpin.

Or, cette ambition ne repose pas seulement sur la progressio­n dans ses résultats qui l’ont menée à la 13e place au classement final en slalom de la dernière saison, mais sur une autre valeur qu’on appelle la confiance.

« Je sais que ce n’est pas très humble de dire ceci, mais parfois, j’oublie que je suis bonne », laisse-t-elle tomber en riant.

FINI LES COMPLEXES

La Québécoise reconnaît n’avoir jamais été considérée comme une étoile montante, mais les complexes qu’elle pouvait entretenir face aux Shiffrin, Petra

Vlhova et autres spécialist­es entre les piquets semblent s’être envolés durant l’entre-saison.

Avec huit positions dans le top 15 en 12 concours individuel­s l’hiver dernier, dont sa 6e place aux mondiaux en Suède, la skieuse de 25 ans s’autorise dorénavant à regarder ses adversaire­s d’un autre oeil.

« Les filles du top 15 me connaissen­t plus maintenant, mais on aurait dit que je me laissais encore impression­ner. J’étais surprise quand elles venaient pour me parler », avoue-t-elle.

« Il faut que je commence à voir mes adversaire­s comme étant à ma portée, que je suis capable de faire aussi bien, sinon mieux qu’elles. J’avais l’habitude de l’oublier. C’est maintenant important que je me le répète pour augmenter ma confiance et pour m’en rappeler, parce que, même si j’ai connu une bonne progressio­n durant les dernières années, ça ne peut pas toujours bien aller. »

OBJECTIF : TOP 7

Laurence St-Germain débutera sa saison avec le slalom de Levi en Finlande, le 23 novembre.

Le jour de notre rencontre, elle s’apprêtait à s’envoler vers Calgary pour se soumettre aux derniers tests physiques de l’équipe canadienne avant de se diriger vers un camp de préparatio­n à Solden, en Autriche, où sera présenté samedi le slalom géant en guise de lancement habituel de la Coupe du monde.

Elle agira alors comme simple spectatric­e, mais cette session sur le glacier de Rettenbach devrait conforter ses ambitions des prochaines semaines.

« L’an dernier, je visais à être constante dans le top 15 et ça a marché parce que je ne m’étais pas fixé d’objectifs, par exemple, de faire des top 5 ou des top 10. Je veux garder cette idée. Maintenant, je me dis que j’aimerais me maintenir dans le top 7, à tout le moins être plus souvent dans le top 10 », projette la technicien­ne, 15e aux Jeux olympiques en 2018.

RÉALISTE

« C’est sûr qu’une médaille serait vraiment cool, mais Mikaela Shiffrin, Petra Vlhova et Wendy Holdener sont une coche devant les autres, malgré que des surprises arrivent parfois. C’est difficile, oui, mais je ne pense pas que c’est impossible.

Je ne vise pas un podium à toutes les courses parce que ce n’est pas réalisable et que ça pourrait me démotiver de me mettre un objectif trop élevé si je ne le réalise pas. J’aime mieux avoir un objectif que je réussis souvent, quitte à ce qu’il soit un peu plus facile, mais qui me garde motivée. »

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PHOTO ALAIN BERGERON Laurence St-Germain ambitionne de se maintenir dans le top 10 des spécialist­es du slalom durant la prochaine saison de la Coupe du monde de ski alpin.

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