Le Journal de Montreal

24 000 propriétai­res devront changer leurs tuyaux

Les Montréalai­s devront assumer les frais qui peuvent s’élever jusqu’a 5000 $

- ELSA ISKANDER

Quelque 24 000 propriétai­res montréalai­s devront remplacer leurs entrées de service d’eau en plomb, à leurs frais. Autrement, la Ville fera les travaux et leur refilera la facture.

Le coût des travaux pour une résidence privée est estimé entre 2200 $ et 5000 $. « Depuis que la Ville agit pour remplacer des entrées de service en plomb sur le domaine public, moins de 10 % des propriétai­res ont modifié la partie privée », a souligné la mairesse de Montréal, Valérie Plante, hier.

« Les propriétai­res ont eux aussi une responsabi­lité majeure dans ce dossier », a-t-elle soutenu, rappelant qu’il s’agit d’un enjeu de santé publique, puisque l’exposition au plomb dans l’eau est nuisible.

La Ville prévoit dépenser 516 millions $ pour remplacer 48 000 entrées de service publiques en plomb par des tuyaux en cuivre d’ici 2030, et 41 millions $ seront investis dans le dépistage et la remise de filtres.

Les propriétai­res étant souvent peu enclins à changer les tuyaux en plomb reliant les habitation­s au réseau d’eau municipal, la Ville veut accélérer la cadence.

Le dépistage pour identifier les entrées en plomb sera complété dès 2022. Dès que la présence de métal sera confirmée à une résidence, le propriétai­re devra remplacer la section privée de l’entrée de service. S’il refuse, la Ville fera le remplaceme­nt de la section privée en même temps que celui de la section publique.

PAIEMENTS SUR 15 ANS

Le propriétai­re sera avisé quelques mois à l’avance, et la facture pour la section privée lui sera acheminée. Il pourra étaler ses paiements sur 15 ans.

Cette façon de procéder est « excessivem­ent rare pour la Ville, mais absolument nécessaire », selon Mme Plante.

Pour l’instant, une carte interactiv­e en ligne permet de s’informer sur la présence de plomb. Les entrées de service des bâtiments construits après 1970 et de ceux de plus de huit logements sont moins susceptibl­es d’avoir été construite­s en plomb.

Les risques pour la santé associés au plomb dans l’eau potable dans les quantités observées à Montréal restent faibles et difficiles à mesurer, selon les autorités de santé publique, qui veulent quand même réduire le plus possible l’exposition à ce métal toxique.

RISQUES

Le Dr David Kaiser, de la Direction régionale de santé publique de Montréal, explique que l’exposition à long terme au plomb, même à de faibles doses, peut affecter le développem­ent du cerveau chez les enfants et avoir un impact sur la santé cardiovasc­ulaire des adultes.

Si, à l’échelle de la population d’une ville, la consommati­on de plomb dans l’eau devient un enjeu de santé publique, les impacts individuel­s sont toutefois peu observable­s, a assuré le Dr Kaiser, qui affirme que la situation ne pose pas de risques immédiats et que l’eau demeure sécuritair­e à consommer.

Les jeunes enfants et les femmes enceintes sont plus à risque de développer des problèmes liés à l’exposition au plomb.

 ?? CAPTURE D’ÉCRAN, TVA NOUVELLES ?? La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a dévoilé hier son plan pour débarrasse­r la métropole de la tuyauterie en plomb.
CAPTURE D’ÉCRAN, TVA NOUVELLES La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a dévoilé hier son plan pour débarrasse­r la métropole de la tuyauterie en plomb.

Newspapers in French

Newspapers from Canada