L’Amérique du Sud dans la mire
La société d’État cible des actifs dans quatre pays dont la Colombie et le Chili
Hydro-Québec pourrait prendre de l’expansion à l’international. La société d’État dit avoir ciblé quatre pays d’Amérique du Sud pour acquérir des actifs.
« Aujourd’hui, je vous dirais que l’on cible l’Amérique du Sud, pas toute l’Amérique du Sud, mais certains pays, au moins quatre », a évoqué le PDG de la société d’État, Éric Martel, la semaine dernière lors d’une conférence à l’Université Laval, à Québec.
Selon ce dernier, Hydro-Québec dit avoir étudié des propositions d’acquisitions en Europe et en Amérique du Nord, au cours des dernières années, qui n’ont pas été concluantes, jugées non rentables.
Or, la société d’État aurait ciblé au moins quatre pays d’Amérique du Sud où des actifs « intéressants » comme des barrages et des lignes de transport d’électricité seraient prenables.
« Clairement en Amérique du Sud, il y a des choses intéressantes là-bas, entre autres au Chili, entre autres en Colombie, où il y a beaucoup d’hydroélectricité. On ne s’en ira pas dans des eaux que l’on ne connaît pas », a-t-il indiqué.
Le PDG d’Hydro-Québec prévient toutefois les Québécois qu’il continuera d’être patient avant de procéder à d’importantes acquisitions à l’international.
« Soyons patients, attendons notre tour. Et, éventuellement, on aura la chance quand le marché va être plus sérieux de faire l’acquisition de ces actifs », a-t-il tenu à préciser, rappelant que son plan de retourner à l’international s’étalait sur un horizon de 15 ans.
PLAN TROP AMBITIEUX
Le grand patron d’Hydro-Québec a laissé entendre en entrevue au Journal la semaine dernière que la société d’État avait été trop ambitieuse en annonçant en 2015 son grand retour sur la scène internationale à titre de propriétaire d’actifs.
Selon le plan Martel, l’expansion internationale devait former les trois quarts d’une croissance internationale censée permettre à la société d’État de doubler ses revenus annuels d’ici 2030, pour atteindre 27 milliards de dollars.
Rappelons qu’à partir de 1998, Hydro-Québec International (HQI) a fait l’acquisition d’une panoplie d’actifs – lignes d’interconnexions, centrales hydroélectriques, réseaux nationaux d’électricité – dans une demi-douzaine de pays, la plupart en Amérique latine.
L’objectif à l’époque était de former un corridor d’électricité québécois, une autoroute qui longerait toute la côte pacifique de l’Amérique latine, du Chili au Costa Rica, en passant par le Pérou, la Colombie et le Panama.
Or, dès 2005, HQI vide progressivement son portefeuille d’investissements internationaux afin de « redéployer » ces sommes au Québec.
« La plus grande erreur économique et financière de l’histoire » de la province, affirmait le mois dernier au Journal l’ex-président d’Hydro-Québec International, Michel Clair.