Le Journal de Montreal

L’Amérique du Sud dans la mire

La société d’État cible des actifs dans quatre pays dont la Colombie et le Chili

- PIERRE COUTURE –Avec la collaborat­ion de Philippe Orfali

Hydro-Québec pourrait prendre de l’expansion à l’internatio­nal. La société d’État dit avoir ciblé quatre pays d’Amérique du Sud pour acquérir des actifs.

« Aujourd’hui, je vous dirais que l’on cible l’Amérique du Sud, pas toute l’Amérique du Sud, mais certains pays, au moins quatre », a évoqué le PDG de la société d’État, Éric Martel, la semaine dernière lors d’une conférence à l’Université Laval, à Québec.

Selon ce dernier, Hydro-Québec dit avoir étudié des propositio­ns d’acquisitio­ns en Europe et en Amérique du Nord, au cours des dernières années, qui n’ont pas été concluante­s, jugées non rentables.

Or, la société d’État aurait ciblé au moins quatre pays d’Amérique du Sud où des actifs « intéressan­ts » comme des barrages et des lignes de transport d’électricit­é seraient prenables.

« Clairement en Amérique du Sud, il y a des choses intéressan­tes là-bas, entre autres au Chili, entre autres en Colombie, où il y a beaucoup d’hydroélect­ricité. On ne s’en ira pas dans des eaux que l’on ne connaît pas », a-t-il indiqué.

Le PDG d’Hydro-Québec prévient toutefois les Québécois qu’il continuera d’être patient avant de procéder à d’importante­s acquisitio­ns à l’internatio­nal.

« Soyons patients, attendons notre tour. Et, éventuelle­ment, on aura la chance quand le marché va être plus sérieux de faire l’acquisitio­n de ces actifs », a-t-il tenu à préciser, rappelant que son plan de retourner à l’internatio­nal s’étalait sur un horizon de 15 ans.

PLAN TROP AMBITIEUX

Le grand patron d’Hydro-Québec a laissé entendre en entrevue au Journal la semaine dernière que la société d’État avait été trop ambitieuse en annonçant en 2015 son grand retour sur la scène internatio­nale à titre de propriétai­re d’actifs.

Selon le plan Martel, l’expansion internatio­nale devait former les trois quarts d’une croissance internatio­nale censée permettre à la société d’État de doubler ses revenus annuels d’ici 2030, pour atteindre 27 milliards de dollars.

Rappelons qu’à partir de 1998, Hydro-Québec Internatio­nal (HQI) a fait l’acquisitio­n d’une panoplie d’actifs – lignes d’interconne­xions, centrales hydroélect­riques, réseaux nationaux d’électricit­é – dans une demi-douzaine de pays, la plupart en Amérique latine.

L’objectif à l’époque était de former un corridor d’électricit­é québécois, une autoroute qui longerait toute la côte pacifique de l’Amérique latine, du Chili au Costa Rica, en passant par le Pérou, la Colombie et le Panama.

Or, dès 2005, HQI vide progressiv­ement son portefeuil­le d’investisse­ments internatio­naux afin de « redéployer » ces sommes au Québec.

« La plus grande erreur économique et financière de l’histoire » de la province, affirmait le mois dernier au Journal l’ex-président d’Hydro-Québec Internatio­nal, Michel Clair.

 ?? PHOTO TIRÉE DE TWITTER ?? Le PDG d’Hydro-Québec, Éric Martel (2e à partir de la gauche), et la v.-p. aux communicat­ions, Élise Proulx, ont exposé les grandes lignes du prochain plan stratégiqu­e de la société d’État au premier ministre François Legault (au centre) et à son chef de cabinet, Martin Koskinen (premier à droite), lors d’une rencontre à Québec, plus tôt cette semaine.
PHOTO TIRÉE DE TWITTER Le PDG d’Hydro-Québec, Éric Martel (2e à partir de la gauche), et la v.-p. aux communicat­ions, Élise Proulx, ont exposé les grandes lignes du prochain plan stratégiqu­e de la société d’État au premier ministre François Legault (au centre) et à son chef de cabinet, Martin Koskinen (premier à droite), lors d’une rencontre à Québec, plus tôt cette semaine.

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