Le Journal de Montreal

12 ans de taule suggérés pour un prédateur sexuel

Il traquait des jeunes femmes sur une piste cyclable des Basses-Laurentide­s

- CLAUDIA BERTHIAUME

Trahi par sa montre, un prédateur sexuel qui arpentait une piste cyclable des Basses-Laurentide­s pour y agresser des jeunes femmes écopera de 12 ans de détention.

Patrick Deschênes attendait le crépuscule pour aller traquer ses victimes choisies au hasard sur la voie cyclable reliant Deux-Montagnes à Sainte-Marthe-sur-le-Lac.

Celui qui profitait de la noirceur pour assouvir ses plus bas instincts devra maintenant passer plusieurs années à l’ombre en guise de sentence pour ses crimes.

Hier, Me Claudia Carbonneau, de la Couronne, et Me Catherine Paré-Gascon, de la défense, ont suggéré une importante peine de 12 ans de pénitencie­r dans son cas.

L’homme de 43 ans sera également soumis à de strictes conditions pour les 10 années suivant sa détention, puisque les avocates ont demandé conjointem­ent à ce qu’il soit déclaré délinquant à contrôler.

« Il y a un risque élevé de récidive s’il n’entreprend pas de thérapie », a précisé Me Carbonneau à la cour.

« Monsieur a la sincère volonté de se réhabilite­r. Il va être très collaborat­if avec les services correction­nels », a quant à elle fait valoir Me Paré-Gascon.

Deschênes a plaidé coupable à des chefs de séquestrat­ion, d’agression sexuelle et d’introducti­on par effraction en janvier, au palais de justice de Saint-Jérôme.

Le prédateur aurait pu être condamné sur-le-champ hier, mais la défense a demandé un dernier délai, pour une raison qui n’a pas été précisée à la cour.

À moins d’un revirement inattendu de situation, la juge Michèle Toupin devrait donc entériner la propositio­n des deux juristes en décembre.

RÉCIDIVIST­E

Deschênes est un prédateur sexuel récidivist­e qui a fait quatre nouvelles victimes en cinq ans, « dès son retour à la civilisati­on », après avoir purgé une peine de prison, a fait valoir la Couronne.

Trois des femmes qu’il a agressées ou tenté d’agresser avaient été ciblées lors de balades nocturnes en vélo. L’autre est une aînée chez qui il s’est introduit par effraction pour lui quêter une fellation – qu’il n’a pas réussi à obtenir.

Vêtu d’un chandail à capuchon, le prédateur traînait habituelle­ment les victimes à l’écart, dans un boisé ou un ravin, pour forcer des attoucheme­nts.

En juin 2012, il a exigé qu’une adolescent­e lui fasse une fellation, en lui disant que tout irait bien si elle restait silencieus­e.

L’été suivant, il a agrippé les parties génitales d’une femme de 23 ans qui circulait en patins à roues alignées. La victime s’est mise à hurler, l’incitant à lâcher prise.

SA MONTRE ARRACHÉE

En août 2017, Deschênes s’est attaqué à une femme de 25 ans, qui s’est vigoureuse­ment défendue. En plus de mordre son assaillant, celle-ci lui a arraché sa montre, qu’elle a ensuite remise aux policiers.

C’est d’ailleurs cet élément de preuve qui a permis aux enquêteurs de mettre la main au collet du prédateur.

Deschênes posait fièrement avec la montre sur son profil Facebook. Une analyse de l’ADN trouvé sur l’objet a ensuite permis de confirmer qu’il était bel et bien l’agresseur de la piste cyclable.

Même si le courage de cette jeune femme a permis d’arrêter Deschênes il y a deux ans, celle-ci vit encore en hyper vigilance constante avec « un nuage noir sur [sa] tête », a-t-elle relaté hier à la cour.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? C’est grâce à cette photo tirée de Facebook que les enquêteurs de la Régie de police du Lac des Deux-Montagnes ont pu identifier Patrick Deschênes, qui portait fièrement la montre arrachée par une femme qu’il a agressée en 2017.
PHOTO D’ARCHIVES C’est grâce à cette photo tirée de Facebook que les enquêteurs de la Régie de police du Lac des Deux-Montagnes ont pu identifier Patrick Deschênes, qui portait fièrement la montre arrachée par une femme qu’il a agressée en 2017.

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