Le Journal de Montreal

Lowe’s a éliminé un bureau de stratégie basé à Bouchervil­le

Ce service devait élaborer un plan de match spécifique à chaque bannière

- PHILIPPE ORFALI

Moins de trois ans après l’avoir mis sur pied pour se rapprocher de sa clientèle et de ses fournisseu­rs, Lowe’s Canada a dissous en début d’année son bureau de stratégie et d’intelligen­ce d’affaires. Dix-huit personnes ont perdu leur emploi ou été réaffectée­s à d’autres services, a appris Le Journal.

Créé à l’automne 2016, ce service devait s’atteler à la stratégie pour les différente­s bannières de Lowe’s au Canada. Recherche de marché, recherche sur la clientèle et ses désirs... l’objectif pour le géant américain était de mieux comprendre le marché canadien, de façon à mieux se distinguer de la concurrenc­e.

L’équipe était dirigée par Claire Bara, vice-présidente, Stratégie, intelligen­ce d’affaires et insights consommate­urs chez Lowe’s Canada, et comptait pas moins de 18 employés.

« Mme Bara avait un grand rôle de conseil sur les stratégies à prendre pour la haute direction au Québec et au Canada », explique sous le couvert de l’anonymat un ex-employé. Chacune des bannières – RONA, les RONA affiliés, Réno-Dépôt, Ace, etc. – devait avoir sa propre stratégie, ciblée sur sa clientèle.

Or, fin 2018, rien ne va plus. « Le départemen­t a été démantelé à la demande de Marvin Ellison », le nouveau PDG, au cours d’une énième restructur­ation. « C’était la fin de la stratégie Made in Canada ! » explique l’ex-employé.

« Ironiqueme­nt, Mme Bara est de ceux qui ont participé à la préparatio­n de la restructur­ation de l’automne 2018. Et elle a été remerciée avec la dernière vague, en janvier 2019, avec les autres », déplore-t-il.

Aujourd’hui vice-présidente chez Lassonde, Mme Bara n’a pas donné suite aux appels du Journal, hier.

Dans un courriel, la porte-parole de l’entreprise, Valérie Gonzalo, soutient que l’équipe autrefois dirigée par Claire Bara « n’a pas été décimée ». « Seuls deux postes ont été éliminés. » Les autres membres seraient toujours au siège social, mais au sein de services différents.

S’il est vrai qu’une vingtaine d’emplois au total ont été éliminés lors de cette restructur­ation, elle soutient que 150 autres ont été créés.

LA SORTIE DE LEGAULT DÉNONCÉE

Par ailleurs, le commentair­e de François Legault, qui encouragea­it mercredi à acheter dans les quincaille­ries québécoise­s plutôt que chez RONA, indispose des franchisés.

« C’est comme s’il ne fait pas la différence entre la bannière et nous, les propriétai­res. RONA, c’est mon fournisseu­r. Ils n’ont aucun contrôle sur la gestion du magasin », a indiqué le président du Groupe Anctil Jocelyn Anctil. Le Groupe Anctil, qui opère plusieurs quincaille­ries affiliées à RONA, emploie 400 personnes.

« Moi, je vais continuer de venir acheter ici même si c’est un RONA parce que les propriétai­res sont des gens d’ici et les employés sont bons », a commenté un client.

 ?? PHOTO FRANCIS HALIN ?? Près de 20 personnes travaillai­ent au sein du service de Stratégie et Intelligen­ce d’affaires de Lowe’s Canada au moment de l’entrée en poste du nouveau PDG de Lowe’s, l’Américain Marvin Ellison. Ici, le siège social de Lowe’s-RONA, à Bouchervil­le.
PHOTO FRANCIS HALIN Près de 20 personnes travaillai­ent au sein du service de Stratégie et Intelligen­ce d’affaires de Lowe’s Canada au moment de l’entrée en poste du nouveau PDG de Lowe’s, l’Américain Marvin Ellison. Ici, le siège social de Lowe’s-RONA, à Bouchervil­le.

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