Lowe’s a éliminé un bureau de stratégie basé à Boucherville
Ce service devait élaborer un plan de match spécifique à chaque bannière
Moins de trois ans après l’avoir mis sur pied pour se rapprocher de sa clientèle et de ses fournisseurs, Lowe’s Canada a dissous en début d’année son bureau de stratégie et d’intelligence d’affaires. Dix-huit personnes ont perdu leur emploi ou été réaffectées à d’autres services, a appris Le Journal.
Créé à l’automne 2016, ce service devait s’atteler à la stratégie pour les différentes bannières de Lowe’s au Canada. Recherche de marché, recherche sur la clientèle et ses désirs... l’objectif pour le géant américain était de mieux comprendre le marché canadien, de façon à mieux se distinguer de la concurrence.
L’équipe était dirigée par Claire Bara, vice-présidente, Stratégie, intelligence d’affaires et insights consommateurs chez Lowe’s Canada, et comptait pas moins de 18 employés.
« Mme Bara avait un grand rôle de conseil sur les stratégies à prendre pour la haute direction au Québec et au Canada », explique sous le couvert de l’anonymat un ex-employé. Chacune des bannières – RONA, les RONA affiliés, Réno-Dépôt, Ace, etc. – devait avoir sa propre stratégie, ciblée sur sa clientèle.
Or, fin 2018, rien ne va plus. « Le département a été démantelé à la demande de Marvin Ellison », le nouveau PDG, au cours d’une énième restructuration. « C’était la fin de la stratégie Made in Canada ! » explique l’ex-employé.
« Ironiquement, Mme Bara est de ceux qui ont participé à la préparation de la restructuration de l’automne 2018. Et elle a été remerciée avec la dernière vague, en janvier 2019, avec les autres », déplore-t-il.
Aujourd’hui vice-présidente chez Lassonde, Mme Bara n’a pas donné suite aux appels du Journal, hier.
Dans un courriel, la porte-parole de l’entreprise, Valérie Gonzalo, soutient que l’équipe autrefois dirigée par Claire Bara « n’a pas été décimée ». « Seuls deux postes ont été éliminés. » Les autres membres seraient toujours au siège social, mais au sein de services différents.
S’il est vrai qu’une vingtaine d’emplois au total ont été éliminés lors de cette restructuration, elle soutient que 150 autres ont été créés.
LA SORTIE DE LEGAULT DÉNONCÉE
Par ailleurs, le commentaire de François Legault, qui encourageait mercredi à acheter dans les quincailleries québécoises plutôt que chez RONA, indispose des franchisés.
« C’est comme s’il ne fait pas la différence entre la bannière et nous, les propriétaires. RONA, c’est mon fournisseur. Ils n’ont aucun contrôle sur la gestion du magasin », a indiqué le président du Groupe Anctil Jocelyn Anctil. Le Groupe Anctil, qui opère plusieurs quincailleries affiliées à RONA, emploie 400 personnes.
« Moi, je vais continuer de venir acheter ici même si c’est un RONA parce que les propriétaires sont des gens d’ici et les employés sont bons », a commenté un client.