Forcier continue de surprendre
Les fleurs oubliées
À 72 ans, André Forcier continue de surprendre en réalisant des films fantaisistes totalement éclatés qui comportent une bonne dose de folie et de poésie – mais aussi parfois quelques maladresses. Son quinzième long métrage, Les fleurs oubliées, ne fait pas exception.
On ne pourra jamais reprocher à Forcier de ne pas aller au bout de sa folie créatrice. Trois ans après la sortie de son drame fantaisiste d’époque, Embrasse-moi comme tu
m’aimes, notre « Fellini québécois » refait surface là où on ne l’attendait pas pour proposer une fable écologique engagée qui fait écho à l’actualité récente.
Les fleurs oubliées met en scène un ex-agronome et apiculteur (joué par Roy Dupuis) qui rêve de fabriquer un hydromel à partir de fleurs oubliées. Il recevra un coup de main inattendu du frère Marie-Victorin (Yves Jacques), qui a décidé de revenir sur terre pour poursuivre son oeuvre.
Vous l’aurez deviné : cette satire sociale que Forcier a écrite avec sa femme et leurs deux fils insiste sur l’importance de sauver notre planète en misant sur une agriculture plus saine et respectueuse de notre environnement. De façon caricaturale et pas toujours subtile, le cinéaste s’en prend notamment aux multinationales qui empoisonnent la terre à coup de produits chimiques.
UNIVERS SINGULIER
Comme dans ses films précédents (L’eau chaude, l’eau frette, Le vent du Wyoming,
etc.), André Forcier propose donc un univers singulier peuplé de personnages colorés et truculents qui se retrouvent dans des situations loufoques à souhait.
Le scénario du film fourmille de bonnes idées malgré son côté un peu trop brouillon et éparpillé. Les dialogues sont souvent savoureux même si la langue utilisée par Forcier semble parfois trop littéraire. Mais on lui pardonnera ces quelques maladresses, car il n’y a que lui au Québec qui peut nous offrir des films aussi délirants et inclassables que Les fleurs oubliées.