Le Journal de Montreal

Du ballon ovale à l’arène

Le football a contribué à forger le boxeur qu’est devenu Clovis Drolet

- STÉPHANE CADORETTE

QUÉBEC | Dans sa jeunesse, c’est sur le terrain de football que Clovis Drolet a encaissé ses premiers contacts. Les enseigneme­nts tirés de cette autre passion sportive ont contribué à faire de lui un athlète qui, à son tour, distribue les coups à l’aide de ses gants plutôt qu’avec ses épaulettes.

Drolet (10-0, 6 K.-O.) se produira en sous-carte du gala Révolution, ce soir au Complexe Capitale Hélicoptèr­e.

Le protégé de Eye of the Tiger Management, qui sera opposé au Jamaïcain Richard Holmes (18-10, 8 K.-O.), disputera son premier combat de 10 rounds. Fier du chemin parcouru, le cogneur de Québec a toujours mis les bouchées doubles à l’entraîneme­nt, que ce soit dans l’arène ou comme joueur de football avec les Centaures de la Courvilloi­se ou avec l’Arsenal de l’Académie Saint-Louis.

« J’aime encore les deux sports. Le football m’a amené plein de choses, comme l’explosion. Il faut que tu sois dur comme dans le ring et ça fait sortir le caractère. Au football, c’est un sport rough où tu te retrouves souvent devant des gars plus gros que toi », a raconté le pugiliste invaincu, qui en sera à un troisième combat profession­nel dans sa ville d’origine.

POINTS COMMUNS

Lorsqu’il enfilait casque et épaulettes, Drolet n’a jamais reculé devant les défis variés. Comme ancien secondeur extérieur, joueur de ligne défensive, porteur de ballon ou même spécialist­e des retours de bottés, il considère que les acquis n’ont pas été abandonnés avec les crampons à la retraite.

« Le football m’a apporté une bonne base d’athlète, et comme la boxe, c’est un sport très cérébral. Quand tu es secondeur, tu ne peux pas juste te dire : OK, pendant tout le match, je vais foncer dans ce trou-là et attaquer. L’autre équipe va s’ajuster et tu dois lire les formations à chaque jeu. À la boxe, tu dois aussi lire ton adversaire à tout moment pour frapper et éviter les coups ».

C’est pourquoi durant ses belles années au secondaire, le Beauportoi­s s’est immergé dans la marmite des deux sports. Jusqu’à ce qu’il sente, vers 15 ans, que le feu brûlait davantage pour ses combats entre les câbles que pour ceux sur le gazon, après avoir remporté le Championna­t canadien juvénile de boxe.

« Ensuite au niveau junior, tu commences à faire des compétitio­ns internatio­nales. Je me suis mis à prendre la boxe vraiment plus au sérieux. Techniquem­ent, au football, je pouvais faire le jeu qu’on attendait de moi, mais je ne sentais pas que je pouvais changer la game comme je le faisais individuel­lement dans la boxe », a-t-il expliqué.

BELLE OPPORTUNIT­É

La boxe étant désormais son unique flamme, Drolet estime que le duel qu’il livrera ce soir pourrait le propulser à un autre niveau. « Les combats de 10 rounds t’amènent vers les combats pour les titres mineurs et tu deviens classé. Tu veux être bon dans ce contexte-là parce qu’il n’y en a pas de championna­ts du monde de six rounds. C’est là où je me sens vraiment dans ma zone. « Du point de vue de la forme, de la technique et de ma concentrat­ion, je suis à mon mieux. Tout s’aligne. À 28 ans, ce n’est pas trop tard. Il y a de plus en plus de boxeurs qui atteignent leur sommet dans la trentaine. »

DÉBUTS POUR HUBERT POULIN

Un autre boxeur local qui fait la transition d’un sport à un autre est le Beauceron Hubert Poulin, qui entamera sa carrière profession­nelle après avoir passé les neuf dernières années dans la Ligue nord-américaine de hockey.

Le natif de Saint-Georges a fait régulièrem­ent parler ses poings sur la glace et il tentera d’imposer sa médecine au Mexicain Francisco Lagunes, chez les mi-lourds.

« Mon nom au hockey est fait, mais j’ai l’intention qu’on commence à parler de moi dans le ring. Je n’ai pas décidé de passer pro pour la parure. Ne clignez pas des yeux, ça va aller vite », a promis celui qui aimerait devenir champion canadien.

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