Le Journal de Montreal

Far West pour se garer en raison de chantiers

Les interdicti­ons dans Griffintow­n frustrent les citoyens

- CÉDÉRICK CARON Le Journal de Motnréal tickets.

Empêtrés dans les chantiers et des affiches de stationnem­ent interdit qui se contredise­nt ou apparaisse­nt en pleine nuit, des résidents du secteur Griffintow­n à Montréal n’en peuvent plus des contravent­ions et des remorquage­s qui s’accumulent.

« J’ai pour 1000 $ de tickets depuis juillet dernier. Le dernier que j’ai reçu, c’est après qu’on a remorqué mon véhicule dans un endroit où il y avait une interdicti­on de stationner », raconte Jaziele Whyne.

« J’ai eu deux Un pour avoir été mal stationnée et m’être fait remorquer [165 $] et un autre parce que ma voiture a été laissée dans une zone interdite au stationnem­ent [88 $]. Ça n’a juste plus de sens », poursuit Mme Whyne qui habite l’arrondisse­ment du Sud-Ouest depuis 36 ans.

Depuis juillet, deux chantiers de constructi­on de nouvelles tours à condos ont poussé à côté de la coopérativ­e d’habitation Tiohtiake de la rue des Bassins, où vit cette mère monoparent­ale avec sa fille de huit ans. Depuis quelques jours, la Ville de Montréal procède aussi à des travaux de pavage au même endroit.

APPARITION NOCTURNE

Dans le secteur, les affiches d’interdicti­on de stationner orange liées aux chantiers se multiplien­t. Certaines se contredise­nt. D’autres apparaisse­nt même pendant la nuit, au désespoir des automobili­stes.

« L’autre lundi, je me suis stationnée sur la rue Chatham vers 21 h et il n’y avait pas de pancarte. Le lendemain matin, quand je suis revenue, il y avait une pancarte et ma voiture avait été remorquée », raconte Carmen Hangan qui demeure au même endroit que Mme Whyne.

« C’est une place [Griffintow­n] qui malgré sa beauté est devenue invivable. L’an prochain, je vais déménager », poursuit Mme Hangan qui habite l’endroit depuis quatre ans.

EN PLEIN DÉVELOPPEM­ENT

Tout le secteur Griffintow­n dans l’arrondisse­ment Le Sud-Ouest est en pleine ébullition depuis le milieu des années 2000.

Marcher sur la rue des Bassins s’apparente à un safari dans une jungle où se dresse une demi-douzaine de tours d’habitation en constructi­on et où se croisent les véhicules lourds, les signaleurs et la population dans le vacarme et la poussière des chantiers.

« Nous ne sommes pas contre le changement. On veut que le secteur se développe, mais on veut aussi être considéré. Nous demandons des vignettes depuis 2014, mais on nous répond qu’on veut attendre que les développem­ents soient terminés », plaide Mme Whyne, qui se fait la porte-parole de plusieurs de ses voisins.

La Ville de Montréal précise qu’à la suite des questions du Journal, un inspecteur s’est rendu sur la rue William afin de régler la situation des affiches de stationnem­ent interdit qui se contredise­nt.

 ?? PHOTO CÉDÉRICK CARON ?? Jaziele Whyne a reçu pour 1000 $ de tickets depuis juillet. Les affiches de stationnem­ent interdit changent constammen­t et se contredise­nt comme ici sur la rue William.
PHOTO CÉDÉRICK CARON Jaziele Whyne a reçu pour 1000 $ de tickets depuis juillet. Les affiches de stationnem­ent interdit changent constammen­t et se contredise­nt comme ici sur la rue William.

Newspapers in French

Newspapers from Canada