La mixité sociale
Une chose qui frappe quand on observe le Palmarès des écoles, c’est la grande disparité de résultats entre régions.
Certes, il y a moins d’établissements à évaluer lorsqu’on parle de régions moins peuplées, comme la Côte-Nord, le Saguenay—Lac-St-Jean, l’Abitibi-Témiscamingue ou la Gaspésie.
On constate néanmoins que l’école la mieux classée de plusieurs d’entre elles, qu’elle soit privée ou publique, ne ferait pas le top 5 à Montréal ou à Québec.
Pourtant, les enseignants des régions ne sont pas moins engagés que leurs collègues de Montréal.
CONSCIENCE DE CLASSE
Quand j’ai quitté le LacSaint-Jean pour l’université, je voyais bien que j’étais pris de haut par ceux qui sortaient du Collège Jean-de-Brébeuf ou du Séminaire Saint-François. On traîne cette conscience de classe toute sa vie.
Je sais pourtant que l’école où j’ai fait mon secondaire a joué un rôle fondamental pour faire de moi la personne que je suis. Je sais aussi que les membres de son équipe sont encore obsédés par la volonté d’aider leurs élèves à s’épanouir. Je peux bien la nommer, c’est le Séminaire Marie-Reinedu-Clergé de Métabetchouan.
Reste que mon école adorée, celle qui est cinquième de sa région et où je rêverais d’envoyer mes enfants, se classe moins bien que les meilleures des grandes villes.
Pour expliquer cet écart, on parle des défis démographiques et socioéconomiques des régions, où on peine à garder les écoles ouvertes et à embaucher des enseignants.
CLIENTÈLE PLUS COMPLIQUÉE
Je risque une autre hypothèse : en région, les enfants de patrons vont à la même école que les enfants de leurs employés et que les enfants de ceux qui n’ont pas de travail. Même au privé.
C’est sûr que ça crée une clientèle plus compliquée que celle d’une école, privée ou publique, où tous les élèves habitent la même riche banlieue.
Ça forme peut-être du monde plus ancré dans le réel, toutefois.
On parle beaucoup de diversité culturelle dans le Québec d’aujourd’hui. C’est bien, mais jaser plus de mixité sociale, ce serait peut-être bon aussi.