Le Journal de Montreal

Desjardins condamnée pour une fausse représenta­tion

Le bâtiment vendu a subi plusieurs refoulemen­ts d’égout

- AMÉLIE ST-YVES Collaborat­ion spéciale

CHARETTE | Desjardins a été condamnée à payer plus de 11 000 $ à un couple, après lui avoir vendu un bâtiment qui abritait une caisse en omettant de dire que la bâtisse n’était pas branchée au système d’égout.

Jimmy Bruneau et Gisèle Plouffe ont racheté une ancienne caisse Desjardins pour 45 000 $, en février 2017, dans l’espoir d’y faire les rénovation­s nécessaire­s pour y installer leur résidence principale, à Charette, en Mauricie.

Après avoir pris possession de la bâtisse, le couple a subi plusieurs refoulemen­ts d’égout qui ont affecté les salles de bain, les douches et la salle électrique du bâtiment construit en 1978.

« Leurs investigat­ions les amènent à conclure que, contrairem­ent à ce qui leur avait été représenté lors de la visite, l’immeuble n’est pas desservi par le système d’égout municipal, mais bien par une fosse septique », relate un jugement de la Cour du Québec rendu le 30 septembre.

La décision relate que le couple a aussitôt avisé le propriétai­re initial, soit la Caisse Desjardins de Saint-Boniface, qu’il y avait eu une erreur dans la fiche descriptiv­e du courtier Via Capitale.

REFUS DE MÉDIATION

« Nous avons tenté de trouver un accord avec les acheteurs dans ce différend. [...] Malheureus­ement, nous n’y sommes pas parvenus, de telle sorte que le dossier a été soumis au tribunal, qui a tranché en partie en faveur des demandeurs », a fait savoir par courriel le directeur général de la Caisse Desjardins de Saint-Boniface, Paul Jordan.

Selon des documents de cour, Desjardins avait pourtant refusé la médiation.

L’institutio­n bancaire s’est appuyée sur le fait qu’il était indiqué dans l’acte de vente que la transactio­n était « sans aucune garantie et aux risques et périls de l’acheteur », tout en soulignant que le prix était nettement sous l’évaluation municipale.

L’avocat du couple, Me Patrick Jean, rappelle que cette clause a ses limites.

« On demeure toujours responsabl­e de ses fausses représenta­tions ou de ses réticences à ne pas dire quelque chose d’important », a-t-il expliqué au Journal.

Effectivem­ent, le juge Alain Trudel a tranché qu’il y avait eu fausse représenta­tion.

INFO IMPORTANTE

« Cette informatio­n était importante pour les acheteurs qui se sont lancés dans un projet de rénovation d’un immeuble nécessitan­t d’importants investisse­ments », a souligné le juge.

Desjardins a été condamnée à rembourser les frais d’enquêtes, les travaux correctifs pour raccorder l’égout, les frais de terrasseme­nt et la remise en état du terrain, en plus de 1500 $ pour les ennuis et inconvénie­nts, pour un total de 11 164,99 $.

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, AMÉLIE ST-YVES L’ancienne caisse Desjardins, vendue et transformé­e en résidence, a pignon sur rue à Charette, en Mauricie.

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