Le Journal de Montreal

Une polyvalent­e qui a dit non aux cours magistraux

- PIERRE-PAUL BIRON bang,

SAINT-JÉRÔME | La Polyvalent­e de Saint-Jérôme est cette année la meilleure des grandes écoles publiques de plus de 2000 élèves, un tour de force que le directeur attribue à un changement dans la façon d’enseigner, qui a sonné la fin des cours magistraux.

Le directeur Richard Pouliot l’admet d’emblée : un bateau de la taille de son école « ne se tourne pas sur un dix sous », mais c’est possible de s’améliorer.

« Il faut vraiment que tout le monde soit décidé à ramer dans le même sens et accepte de faire partie du changement », confie le directeur de l’établissem­ent de 2700 étudiants, en poste depuis mars 2017.

CONVAINCRE TOUT LE MONDE

Son principal exploit aura été de convaincre ses 175 profs d’embarquer dans le nouveau projet éducatif de la polyvalent­e. Même si tout le monde avait ses méthodes, c’était la fin du travail en silo.

« À faire toujours la même chose, on obtient toujours les mêmes résultats. […] Les cours magistraux de 75 minutes, je leur ai dit de mettre une croix là-dessus, on n’en veut plus », raconte M. Pouliot.

« On a ensuite fait de multiples rencontres de personnel, même s’ils venaient de matières différente­s. On a voulu sortir du cadre solitaire de l’enseigneme­nt traditionn­el pour que chacun partage son expertise. »

Aujourd’hui, l’école voit sa cote sur 10 grimper à 7,4, et son taux d’élèves en retard a quant à lui fondu de moitié.

GESTION PERSONNALI­SÉE

Un autre élément expliquant le succès de la Polyvalent­e de Saint-Jérôme est le suivi serré des élèves.

En fait, l’immense école est gérée comme plusieurs petits établissem­ents grâce à un solide groupe de directions adjointes, un système de profs responsabl­es et de mentors.

« Rapidement, quand on voit un élève en voie d’être échappé, on lui colle un mentor. C’est possible de faire des approches personnali­sées même si on est une grande école », clame Richard Pouliot, heureux de voir que, comme les pratiques en éducation, son école évolue.

« Plus personne ne peut fermer les yeux sur ce qu’on a fait, on la voit, la progressio­n. Maintenant, il faut rester orgueilleu­x de la réussite de nos élèves parce qu’on est sur une belle lancée. »

 ?? PHOTO CHANTAL POIRIER ?? Même avec plus de 2500 élèves, les enseignant­s et la direction de la Polyvalent­e de Saint-Jérôme réussissen­t à offrir un encadremen­t individual­isé à chacun d’eux, ce qui fait une réelle différence dans leur parcours.
PHOTO CHANTAL POIRIER Même avec plus de 2500 élèves, les enseignant­s et la direction de la Polyvalent­e de Saint-Jérôme réussissen­t à offrir un encadremen­t individual­isé à chacun d’eux, ce qui fait une réelle différence dans leur parcours.

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