Une polyvalente qui a dit non aux cours magistraux
SAINT-JÉRÔME | La Polyvalente de Saint-Jérôme est cette année la meilleure des grandes écoles publiques de plus de 2000 élèves, un tour de force que le directeur attribue à un changement dans la façon d’enseigner, qui a sonné la fin des cours magistraux.
Le directeur Richard Pouliot l’admet d’emblée : un bateau de la taille de son école « ne se tourne pas sur un dix sous », mais c’est possible de s’améliorer.
« Il faut vraiment que tout le monde soit décidé à ramer dans le même sens et accepte de faire partie du changement », confie le directeur de l’établissement de 2700 étudiants, en poste depuis mars 2017.
CONVAINCRE TOUT LE MONDE
Son principal exploit aura été de convaincre ses 175 profs d’embarquer dans le nouveau projet éducatif de la polyvalente. Même si tout le monde avait ses méthodes, c’était la fin du travail en silo.
« À faire toujours la même chose, on obtient toujours les mêmes résultats. […] Les cours magistraux de 75 minutes, je leur ai dit de mettre une croix là-dessus, on n’en veut plus », raconte M. Pouliot.
« On a ensuite fait de multiples rencontres de personnel, même s’ils venaient de matières différentes. On a voulu sortir du cadre solitaire de l’enseignement traditionnel pour que chacun partage son expertise. »
Aujourd’hui, l’école voit sa cote sur 10 grimper à 7,4, et son taux d’élèves en retard a quant à lui fondu de moitié.
GESTION PERSONNALISÉE
Un autre élément expliquant le succès de la Polyvalente de Saint-Jérôme est le suivi serré des élèves.
En fait, l’immense école est gérée comme plusieurs petits établissements grâce à un solide groupe de directions adjointes, un système de profs responsables et de mentors.
« Rapidement, quand on voit un élève en voie d’être échappé, on lui colle un mentor. C’est possible de faire des approches personnalisées même si on est une grande école », clame Richard Pouliot, heureux de voir que, comme les pratiques en éducation, son école évolue.
« Plus personne ne peut fermer les yeux sur ce qu’on a fait, on la voit, la progression. Maintenant, il faut rester orgueilleux de la réussite de nos élèves parce qu’on est sur une belle lancée. »