Des quincailliers prennent mal l’appel patriotique de Legault et Fitzgibbon
AGENCE QMI | L’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT) ne mâche pas ses mots à l’endroit du premier ministre Legault et de son ministre de l’Économie, qui disent préférer encourager les quincailleries québécoises plutôt que RONA, propriété de l’américaine Lowe’s.
Commentant la récente décision de Lowe’s/RONA de délocaliser à l’étranger une soixantaine de postes de son siège social de Boucherville, en Montérégie, François Legault a dit, mercredi, sans appeler au boycottage, qu’il essaie personnellement « d’acheter québécois, dans des magasins québécois ».
Le ministre Pierre Fitzgibbon a, de son côté, indiqué qu’« au Québec, on est très nationalistes et on voit beaucoup de clients quitter RONA pour aller chez Canac, chez Patrick Morin ou d’autres ».
Ces propos ont soulevé de vives réactions de la part de franchisés de RONA, qui ont souligné que l’entreprise n’est qu’un fournisseur qui n’a pas de contrôle sur la gestion de leurs commerces.
« PRÉJUDICIABLE »
Hier, Richard Darveau, le président de l’AQMAT, a aussi montré sa désapprobation à l’égard des propos de MM. Legault et Fitzgibbon.
« Il y a crise, écrit-il dans une lettre qu’il a adressée aux deux hommes. Elle n’est pas chez Lowe’s Canada. Elle est chez vous, car vous l’avez provoquée en envoyant deux messages dénués de fondements et insultants pour l’esprit entrepreneurial dont son épris autant les marchands RONA que ceux affiliés à toute autre enseigne. »
« Aucun de ces marchands [RONA] n’est forcé d’acheter un produit américain plutôt que québécois ou canadien. Le même état de liberté prévaut chez les BMR, les Home Hardware et les affiliés aux autres bannières. Il est donc totalement faux et préjudiciable de répandre dans l’espace public que les quincailleries sous les couleurs de RONA sont des créatures juridiques moins québécoises que d’autres. »
RENCONTRE DEMANDÉE
M. Darveau demande une rencontre avec MM. Legault et Fitzgibbon « afin d’explorer des solutions concrètes à acheter local en quincaillerie au-delà des rumeurs qui circulent ».
« Nous avons besoin que l’État s’engage auprès de nous avec la même ferveur qu’il soutient le programme Aliments du Québec », mentionne M. Darveau dans sa lettre.