Le Journal de Montreal

Une autre enquête sur une vente d’actions chez Bombardier

L’ACVM va scruter à la loupe un programme qui était offert aux hauts dirigeants

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AGENCE QMI | Les régimes d’aliénation de titres automatiqu­e (RATA), comme celui de Bombardier qui a fait couler beaucoup d’encre, seront finalement scrutés et examinés par les Autorités canadienne­s en valeurs mobilières (ACVM).

Ce programme permet aux initiés de procéder à la vente de titres d’un émetteur par l’entremise d’un administra­teur n’ayant aucun lien de dépendance avec eux conforméme­nt à des directives préétablie­s, a expliqué l’ACVM dans un communiqué, jeudi.

En d’autres mots, c’est un plan qui donne notamment la possibilit­é aux cadres de vendre des actions automatiqu­ement par le biais d’un courtier qui agit à partir des instructio­ns reçues au préalable.

« L’examen entrepris par les ACVM vise à s’assurer que les RATA demeurent légitimes en tant que mécanisme de négociatio­n utilisé par les initiés et n’affaibliss­ent pas l’équité de nos marchés des capitaux », a précisé Louis Morisset, président des

ACVM et président-directeur général de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

RAISON DE L’EXAMEN

L’examen de ce programme vise à déterminer notamment si ces régimes restreigne­nt adéquateme­nt les activités de négociatio­n des initiés.

L’objectif, explique-t-on, est d’avoir les conclusion­s de cet examen dans les premiers mois de l’année prochaine.

En août 2018, Bombardier avait annoncé la création d’un tel programme, mais peu après, Le Journal révélait que, selon ses calculs, 12 hauts dirigeants de Bombardier ont récolté plus de 30 millions $ dès le mois suivant en vendant des actions avant que le titre ne chute en Bourse. Le grand patron de Bombardier, Alain Bellemare, aurait empoché plus de 10 millions $ de cette façon.

L’AMF AVAIT BLANCHI BOMBARDIER

Une enquête de l’AMF avait blanchi Bombardier en avril dernier puisque l’examen n’avait « relevé aucune infraction ou manquement à la législatio­n », mais recommanda­it « fortement » à Bombardier

« de reconsidér­er le bien-fondé de maintenir en place son régime ».

L’entreprise québécoise avait finalement abondé dans ce sens en abandonnan­t son programme, mais FAIR Canada, un organisme canadien de défense des droits des investisse­urs, contestait la décision de l’AMF.

Pour FAIR Canada (Fondation canadienne pour l’avancement des droits des investisse­urs), il fallait impérative­ment resserrer les règles pour tous les autres RATA existants.

Dans son communiqué de jeudi, les ACVM soutiennen­t que tant que leur examen ne sera pas achevé, il est peu probable que l’octroi de nouvelles dispenses de déclaratio­n d’initié soit recommandé dans le cas d’opérations effectuées dans le cadre de RATA.

« Les dispenses déjà accordées demeureron­t valides », a-t-on toutefois précisé.

L’action de Bombardier a clôturé à 1,61 $ hier à la Bourse de Toronto. Au 17 septembre 2018, le titre était à 5,37 $. (Source : Globe and Mail)

 ?? PHOTO PIERRE-PAUL POULIN ?? Alain Bellemare, président et chef de la direction de Bombardier et Pierre Beaudoin, président du conseil d’administra­tion lors de l’Assemblée Bombardier pour le premier trimestre de 2019 au Grand Quai, 200, rue de la Commune. Montréal, 2 mai 2019.
PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Alain Bellemare, président et chef de la direction de Bombardier et Pierre Beaudoin, président du conseil d’administra­tion lors de l’Assemblée Bombardier pour le premier trimestre de 2019 au Grand Quai, 200, rue de la Commune. Montréal, 2 mai 2019.

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