Le Journal de Montreal

Un diplômé du bois qui innove

- DAVID DESCÔTEAUX Collaborat­ion spéciale

Après avoir décroché trois diplômes d’études profession­nelles (DEP) à l’école de foresterie de Duchesnay, à Sainte-Catherined­e-la-Jacques-Cartier, Andrew Larochelle possède aujourd’hui son entreprise d’affûtage à Inverness, sur le chemin Gosford.

Dans son garage, il aiguise des couteaux pour les restaurate­urs, des lames de scie pour moulins portatifs et des chaînes pour les bûcheuses multifonct­ionnelles qui vont en forêt.

« Mon grand-père avait un moulin à scie et j’aimais beaucoup l’aider. À 16 ans, je suis allé suivre un cours en sciage et en classement des bois débités à l’École de Duchesnay avec l’idée de repartir le moulin de mon grand-père, décédé en 2000. Mais ça prend de l’argent pour repartir une business, et je n’en avais pas assez », dit l’homme âgé de 30 ans.

DES SCIES QUI NE COUPENT PAS

C’est en travaillan­t dans un moulin à scie que le déclic se fait. « Les scies ne coupaient pas ! Ça nuisait à la production. J’ai quitté le travail pour aller suivre un autre cours, celui d’affûteur. Je voyais bien qu’il y avait une demande », racontet-il. Cependant, ils étaient seulement quatre dans le cours d’affûtage au départ, et trois à la fin du cours.

« La relève se fait rare dans ce domaine. »

Plus tard, Andrew met le cap sur l’Alberta, pour y travailler dans la constructi­on.

« En quatre mois, je faisais plus d’argent qu’en un an ici à travailler dans une usine. J’ai économisé et amassé 150 000 $, ce qui m’a permis de démarrer mon entreprise à mon retour ici. J’ai pu investir dans un garage, l’équipement et un camion pour faire le service à domicile », dit-il. Aujourd’hui, les affaires roulent.

« C’est seulement la deuxième année, mais avoir dix clones de moi-même, j’aurais de l’ouvrage pour tout le monde ! »

GRÂCE À FACEBOOK

Andrew Larochelle a pris une résolution cette année : expliquer les facettes de son métier par le biais de vidéos publiées sur sa page Facebook. « On s’entend que l’affûtage, ce n’est pas aussi sexy qu’un gars qui saute en parachute, j’ai donc essayé de rendre ça intéressan­t. Ça a marché puisque certaines de mes capsules étaient vues plus de 150 000 fois. Mais j’ai vite fait le tour, alors maintenant je conte une blague, chaque vendredi », dit-il. Et ça marche ! Depuis janvier, trois millions de personnes ont regardé ses vidéos, ce qui lui amène plusieurs nouveaux clients. « J’ai quadruplé mon chiffre d’affaires. L’an dernier j’allais rencontrer les clients en camion, cette année les clients viennent à moi ! »

Campagne électorale oblige, Andrew dit qu’il blaguera sur les élections cette semaine sur sa page. Gageons que ça lui apportera quelques clients de plus…

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ANDREW LAROCHELLE Affûteur mobile

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