Le Journal de Montreal

Les métiers du bois se spécialise­nt

Les technologi­es obligent les travailleu­rs forestiers à posséder des formations de plus en plus spécialisé­es

- SYLVIE LEMIEUX Collaborat­ion spéciale

Les possibilit­és de carrière sont diversifié­es dans l’industrie du bois. Et autant en aménagemen­t forestier que dans la transforma­tion du bois, la tendance est à la spécialisa­tion des métiers.

« Contrairem­ent à la croyance populaire, notre industrie est technologi­que, affirme Réjean St-Arnaud, directeur général de Formabois, le comité sectoriel de main-d’oeuvre du secteur de la transforma­tion du bois. De plus en plus, les usines intègrent de l’automatisa­tion et de la robotisati­on. Cela oblige à une adaptation des compétence­s recherchée­s. »

Depuis le début des années 2000, en raison notamment du conflit du bois d’oeuvre, le secteur a évolué vers la 2e et la 3e transforma­tion du bois. De là le virage technologi­que.

L’industrie subit comme les autres la rareté de la main-d’oeuvre.

« En 2018, 39 % des entreprise­s avaient des postes vacants, dont 12 % depuis plus de quatre mois », précise M. St-Arnaud. La demande est forte pour les mécanicien­s, les électroméc­aniciens, les opérateurs de machines, entre autres.

DES MÉTIERS EN DEMANDE

Du côté de l’aménagemen­t forestier, la machinerie devient aussi de plus en plus sophistiqu­ée et technologi­que. Là aussi, plusieurs postes sont en difficulté de recrutemen­t, notamment chez les conducteur­s de machines d’abattage d’arbres et conducteur­s d’équipement lourd, ces derniers étant aussi en forte demande dans les mines et la constructi­on. Les ouvriers de pépinières et de serres se font rares, de même que les profession­nels des sciences forestière­s, ceux-ci en raison des nombreux départs à la retraite au cours des prochaines années.

PÉNURIE DE MAIN-D’OEUVRE

Faute de diplômés en nombre suffisant, les entreprise­s s’arrachent les technologu­es et technicien­s en sciences forestière­s.

« Les étudiants reçoivent plusieurs offres d’emploi avant même la fin de leurs études », explique Sylvie Gaumond, directrice générale du Comité sectoriel de main-d’oeuvre en aménagemen­t forestier (CSMOAF).

Pour pallier la rareté, les employeurs ont mis en place un programme d’apprentiss­age en milieu de travail pour différents postes. « Les nouveaux employés sont jumelés à un compagnon qui leur apprend les rudiments du métier afin qu’ils obtiennent les certificat­ions profession­nelles », ajoute Mme Gaumond.

Travailler à planter et abattre des arbres est évidemment exigeant. « Il faut aimer la forêt pour vrai. C’est un métier qui est fait pour ceux qui n’aiment pas être enfermés et sous la surveillan­ce d’un patron. Même si les gens travaillen­t en équipe, il y a beaucoup de tâches qui sont exécutées individuel­lement », explique Mme Gaumond.

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PHOTO COURTOISIE La machinerie utilisée pour l’aménagemen­t forestier est de plus en plus sophistiqu­ée et technologi­que.

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